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Pagaczewski, Julian
Gobeliny polskie — Kraków [u.a.], 1929

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https://doi.org/10.11588/diglit.33707#0146
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mentatîon admirablement stylisée, empruntée au monde végétal, qui constitue 1e motif
principal, on voit ça et là se glisser timidement et très en retard, certains éléments
fortement modiûés, marqués au sceau des styles étrangers, comme ceux de 1a Régence,
de Louis XV et de Louis XVi. Ce sont précisément ces éléments étrangers qui nous
permettent de Hxer, ne serait-ce qu'approximativement, I epoque dont proviennent ces
tapisseries. Nous ne pourrons songet* à l'établir exactement, que quand nous disposerons
de certains documents tirés des archives, ou bien encore, lorsque nous aurons découvett
des tapisseries datées, respectivement hxé 1a chronologie de 1a broderie polonaise, dont
1a répercussion sur Ies tentures fabriquées en Pologne est manifeste. On ne saurait juger
de leur valeur d'après )es tapisseries de provenance étrangère, car elles sont l'expression
d'un autre goût et d'autres aspirations artistiques; elles sont en un mot 1a résultante
de facteurs tout à fait dilférents qui ont contribué à leur création. C'est pourquoi pour
pouvoir se rendre compte de 1a valeur artistique qu'elles représentent, il faut chercher
des critériums à part, adaptés à 1a mentalité différente de 1a nation polonaise.
La Pologne ne pouvait offrir de conditions favorables au développement de la
tapisserie sur une plus grande échelle. Les guerres fréquentes, l'absence d'un tiers-état,
enfin et pour une bonne part, 1a facilité de śe procurer des tapis et des tentures
d'Orient, étaient autant d'obstacles s'opposant à l'essor de cette industrie. C'est pour
ces raisons que 1a tapisserie polonaise représente plutôt une industrie qui se développait
auprès du foyer domestique. La gamrne des couleurs n'est pas grande, les différentes
teintes ont au plus quelques nuances, les tissus sont en général moins délicats et plus
épais et l'on se sert surtout de laine pour les confectionner, aussi les tapisseries en
pure soie sont-elles très peu nombreuses.
On ne sait pas grand'chose sur 1a nationalité des tisseurs occupés dans cette
industrie en Pologne. En dehors des devants d'aute! et des chasubles tissées par Glaize,
on ne connaît qu'une seule tapisserie portant en toutes lettres 1e nom et 1e prénom
du tisseur qui l'a exécutée (pl. I). C'est 1e peintre polonais Thaddée Konicz, qui a des-
sinné les cartons d'après lesquels Glaize a exécuté ses devants d'autel (hg. iq—18) et
c'est probablement encore un Polonais qui a été i'auteur des cartons dont on s'est
servi pour confectionner les tapisseries de Korelicze (Hg. 22—26, pl. I). Quant au groupe
de tapisseries par excellence polonaises (fig. 27—36, 38—43, 47, 49—51), leur style
tellement original et particulier, suffit à exclure d'avance la collaboration de peintres
étrangers à Ia composition de ces cartons.
La fabrication des tapisseries s'est surtout développée dans les palatinats de l'est
de 1a Pologne. C'était du moins Ie cas au XVIIP siècle. A en juger par les pièces con-
servées, le plus grand essor, pour ainsi dire l'âge d'or de cette industrie, ne coïncide
qu'avec 1a seconde moitié du XVIIP siècle. Ce n'est qu'à cette époque qu'on vit se
former un styie défini, car toutes les tapisseries du XVIP siècle différaient fortement
entre elles, circonstance qui permet de conclure à l'absence d'une tradition plus ancienne.
Les partages de ia Pologne (en 1772, 1793 et 1795) devaient saper 1a base, du reste
fragile, sur laquelle se développait chez nous cette branche des arts appliqués. C'était
d'ailleurs l'époque où 1a tapisserie s'approchait déjà de son déclin à l'étranger.
 
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