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Gawlikowski, Michał; Michałowski, Kazimierz
Palmyre: fouilles polonaises (Band 6): Le temple palmyrénien: étude d'épigraphie et de topographie historique — Warszawa, 1973

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https://doi.org/10.11588/diglit.41251#0049
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L’INSTAURATION DES QUATRE TRIBUS

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abornait en 75 la route de Palmyre à Sura sur l’Euphrate 110. La dépendance et l’autonomie
simultanées sont évidentes, mais ce qui compte réellement, ce sont les institutions muni-
cipales qui seules peuvent témoigner de l’intégration effective.
Les interventions directes du pouvoir romain dans la perception des impôts muni-
cipaux marquent le plus certainement les débuts de cette intégration. Le Tarif cite l’édit
d’un gouverneur dont le nom a été restitué par H. Seyrig en G. Licinius Mucianus, qui
administrait la Syrie avant 68/69 * 111 ; le légat impose sa volonté en s’exprimant à la pre-
mière personne, Palmyre relève directement de son pouvoir. Il cite à son tour les règle-
ments de Germanicus et de Corbulon (jusqu’en 63 en Syrie), mais il n’est pas sûr que
leurs stipulations aient concerné Palmyre même. Un fragment d’édit anonyme et sans
date atteste la présence du τεταγμένος déjà mentionné, représentant local du gouverneur.
Plus importante encore est dans le Tarif la loi ancienne, promulguée ou approuvée par
un gouverneur du nom de Marinus ou Marianus. H. Seyrig a pensé à l’identifier à L. Julius
Marinus Caecilius Simplex, consul en 101 ou 102, et qui pourrait avoir gouverné la Syrie
vers 108, après le délai habituel112. Il est peut-être mentionné par l’inscription grecque
de l’Agora : Ίουλίω M[-] en 138 113 ; il n’est pas nécessaire en effet qu’il soit
prédécesseur de à Mucien.
Ainsi, malgré les lacunes fâcheuses du texte du Tarif, l’administration directe par un
préposé et les édits du gouverneur semble bien attestée, depuis Mucien ou même Corbulon,
c’est-à-dire dès les années 60. On se souvient qu’en 51 encore, les autorités de Palmyre
sont constituées par l’assemblée, les archontes et les trésoriers, tandis qu’en 74 apparaît
pour la première fois le Sénat, introduit sans doute quelque temps plus tôt, et selon toute
apparence par l’initiative de Rome, pour conformer les institutions de la ville au modèle
hellénistique régulier sous l’Empire. Il est logique qu’en instaurant cet instrument de
contrôle, on ait nommé en même temps un préposé, à l’instar des épistates séleucides et
parthes. L’événement a dû se produire sous Néron, à la rigueur dans les dernières années
de Claude. On sait que Damas a été annexée par Néron avant 62. Il ne subsistait, des
états autonomes de la Syrie, que la Commagène au nord, Chalcis et Emèse au sud 114.
La dédicace à Néron de 63 n’est peut-être pas étrangère à une action analogue de
ce prince à l’égard de Palmyre 11S. L’existence, sans doute éphémère, de la tribu Claudia,
attestée en 79/80, pourrait être liée à la réforme qui amenait Palmyre dans le cadre de la
province.

L’INSTAURATION DES QUATRE TRIBUS
« L’assemblée de tous les Palmyréniens » s’est réunie jusqu’à 51 au moins. Il paraît
certain que l’appartenance à une tribu était la condition pour y être admis, comme c’était
le cas dans les cités antiques en général ; était citoyen tout membre d’une tribu 116. D’autre
110 H. Seyrig, Syria 13, 1932, p. 276.
111 CIS II 3913, 150-237 (grec) et 74-151 (palmyrénien) ; H. Seyrig, Syria 22, 1941, pp. 165-167.
1,2 CIS II 3913, 94-120 (grec), 63-73 (palmyrénien); H. Seyrig, Syria 18, 1937, p. 371.
113 Inv. X, 114.
114 H. Seyrig, Syria, 13, 1932, p. 269 suiv., J. G. Février, Essai sur Phistoire, p. 17 suiv. ; cf.
C. C h a d, Les dynastes d’Emèse. Beyrouth 1972, p. 76-77.
115 Syria 22, 1941, p. 218.
116 Pour le rôle des tribus en Syrie, cf. D. S o u r d e 1, Les cultes du Hauran, Paris 1952, p. 10.
 
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