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LE « TEMPLE DES ENSEIGNES »

10,5 m. L’arc de l’abside, dans ce système, s’inscrit dans le triangle du tympan postérieur, ce
qui imposerait une charpente apparente sans entraits, reposant sur les seuls arbalétriers. Du
point de vue technique, les deux possibilités satisfont aux nécessités de construction et restent
compatibles avec tous les éléments conservés du bâtiment. Le choix est donc d’ordre esthétique.
Néanmoins, la solution ici retenue, tout en rendant le corps du bâtiment plus haut et lui assu-
rant des meilleurs proportions, permet de restituer un système d’éclairage plus développé.
Pour notre restitution, nous disposons de plusieurs données métriques certaines, soit mesu-
rables directement, soit calculées d’après les éléments conservés. Elles sont très proches de celles
qu’a utilisées D. Krencker, à en juger d’après ses dessins non cotés.
La terrasse des principia s’élève à + 8,45, soit à 3,87 m au-dessus du niveau que nous avons
admis comme étant celui du forum (+ 4,57) et à 2,96 m au-dessus du socle des fondations.
Le mur de front est conservé jusqu’au niveau de 7,5 m au-dessus du forum, ce qui équivaut à la
moitié de la hauteur originale du monument. Cependant, les éléments du porche et du portique
intérieur permettent d’évaluer exactement les dimensions de ces parties du bâtiment.
Ainsi, la colonne debout du porche, avec son chapiteau, atteint le niveau de 9,29 m depuis
le dallage du porche, qui égale de près le niveau du sol de l’édifice. Cette valeur, mesurée au
théodolite, a été vérifiée d’après la colonne couchée sur l’escalier et le chapiteau qui lui apparte-
nait. Comme les éléments de l’entablement du porche sont conservés, il est facile de restituer
la hauteur d’ensemble de l’ordre : 9,29 m (colonne avec sa base et son socle) + 0,88 m (archi-
trave) + 0,33 m (frise) + 0,80 m (corniche) = 11,30 m. En admettant une inclinaison normale
du tympan vers 25°, on atteindrait une hauteur de 14,30 m pour le sommet du fronton.
Le portique intérieur, dont l’architrave a aussi 0,88 m de haut, atteint avec celle-ci le même
niveau de 9,29 m à partir du sol, comme il est possible de mesurer directement. En admettant
une frise de 0,33 m et une corniche de 0,80 m, comme pour le porche, on arrive à une hauteur
de 10,42 m. Cette dimension, qui correspond à l’ordre complet, reste très proche du niveau
qu’il faut supposer pour le plafond du porche (le niveau d’attente de la frise de celui-ci est
à 10,50 m). Pour les pièces sur lesquelles s’ouvrait la colonnade intérieure, on supposera un
plafond au niveau de la frise de celle-ci, soit vers 9,60 m.
L’abside de la chapelle, enfin, présente une baie large de 8,21 m et haute d’autant jusqu’au
niveau de la naissance de l’arc. Ceci permet d’évaluer la hauteur de la clef sur l’extrados à 12,97
m au minimum, étant donné que les clavaux ont 0,66 m de large. Le mur dans lequel s’ouvre
cette abside s’élève encore à 10,88 m (cf. fig. 10).
La hauteur d’appui du toit des pièces flanquant l’abside a été calculée à 6,30 m environ,
d’après la position de l’ouverture dans la paroi de la tour et les arrachements de celle-ci (cf.
ci-dessus, pp. 17-19).
A partir de ces données, il est possible de déduire la hauteur des parties disparues, selon le
modèle général admis. Il faut noter qu’aucune des deux solutions indiquées ci-dessus ne semble
s’imposer comme nécessaire. 11 s’agit de choisir la plus probable. Ainsi, on remarquera que la
clef de l’arc de l’abside atteint un niveau qui est de peu inférieur à celui du tympan du porche :
ca 13 m contre 14,30 m. Ceci permet de supposer un toit conique au-dessus de l’abside, avec
le sommet au même niveau que celui du fronton. C’est la solution adoptée par D. Krencker,
qui fait intervenir entre les deux le corps de bâtiment plus haut, comprenant la nef de la chapelle
et la grande salle, avec deux toits en double pente s’interpénétrant au-dessus du porche et de
l’abside. Cependant, il est parfaitement possible d’admettre que le volume de l’abside continuait
sur l’extrados à la verticale jusqu’au niveau d’appui du toit de la chapelle, avec un toit conique
inscrit dans le pignon postérieur. C’est cette solution qui est illustrée par nos dessins (fig. 11,
plans XII-XV), comme une alternative à la restitution Krencker.
Dans la chapelle, il m’a paru préférable de supposer, avec Krencker, que la baie de l’abside