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Patte, Pierre
Monumens érigés en France à la gloire de Louis XV. — Paris, 1765

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https://doi.org/10.11588/diglit.1657#0076
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7* DÉS ttÔN STë'ù RS A C CORDÉS
Rien n'est donc plus respeclable que l'origine de ces récompensès, & rien
par consëquent ne sçauroit davantage intéresîèr que le précis de ces distinc-
tlons honorables accordées , jusqu'à nos jours, au mérite & à la vertu.
Monumens élevés chez» tes Egyptiens, les Assyriens 9 les Grecs &
les Romains*
Un des plus anciens monumens dont il soit fait mention dans l'histoire,
est celui que les Egyptiens élevèrent en l'honneur du Roi Mœris. Ce Prince
àvoit été leur bienfaiteur, en faisànt construire ce fameux lac de cent quatre-
vingt lieues de circuit, auquel on donna ûm nom, & qui recevoit les dé-
bordemens du Nil toutes les fois qu ils étoient extraordinaires. En recon-
noissance de ce sèrvice signalé, les Egyptiens sirent élever au milieu de ce
lac deux pyramides, dont chacune portoit, sur un trône * une statue colofc
sale ; Tune de Mœris , l'autre de sà femme. Ces pyramides, suivant le
rapport des historiens, s'élevoient de trois cent pieds au-dessùs de l'eau, &
occupoient au-dessbus un semblable espace. Leur constru&ion servoit de
preuve à la postérité, que ce lac avoit été fait de main d'homme, sous un
sèul Prince (a).
Tous les monumens des Egyptiens étoient ainsi taillés dans le grand. Ces
peuples cherchoient à transmettre leur nom à la postérité, de la manière la
plus ineffaçable. Leurs villes étoient remplies de magnifiques obélisques (è)
de granit d'un sèul morceau, dont plusieurs ont été transportés à Rome
du temps des Empereurs, & font encore aujourd'hui , par leur grandeur,
un de sès plus beaux Ornemens. On y voyôit gravés en sigures hiéroglyfiques,
à la manière de ces peuples, la gloire de leurs Rois & de leurs grands hom-
mes , aussi-bien que les mystères de leur mythologie, Se les découvertes qu'ils
avoient faites dans les seienees & dans les arts.
Le fameux Sésostris, Roi d'Egypte > qui fit tant de con quêtes, qui pé-
nétra dans les Indes plus loin qu'Hercule & que Bacchus j Se que ne fit
^depuis Alexandre, aVoit fait élever, d'une mer à l'autre, dans TAsie mi-
neure, des monumens de sès victoires (c) , avec ces sùperbes inseriptions :
sossris, Roi des Rois, Seigneur des Seigneurs , a. conquis ce pays par ses armes.
Ces monumens étoient chargés d'hiéroglyphes qui exprimoient la diffë-

(a) (c)Hérodote, liv. Il, CrDiodore, liv. I.
(i) L'obélisque Egyptien, qui est dans la place
de S. Jean de Latran à Rome , est le plus grand
de tous. Il a cent huit pieds de haut, sans le piedes-
tal ni la croix : on dit qu'il subsiste depuis plus de
trois mille ans. Il y en a un au milieu de la place
de S. Pierre, qu'on croit de 500 ans plus ancien,
lequel a soixante- dix-huit pieds sans le piedestal,
& pèse neus cent cinquants-six mille cent quarante

huit liv. Au milieu de la place de la Porte du peu-
ple , il y a aussi un très-grand obélisque. On en re-
marque encore un au-desïus de l'admirable fon-
taine de la place Nâvonne ; & un autre petit de-
vant Téglise de la Minerve, soutenu par un élé-
phant. Enfin, on a découvert , il n'y a pas long-
temps, dans la cour du palais Earberin , les mor-
ceaux d'un très-grand obélisque ■ qu'il ne seroie pas
impossible de rétablir.
rence
 
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