~cli LA GHALDÉE ET L'ASSYRIE.
creux du bronze, mais que ce dernier mêlai avail été coulé autour du
noyau de fer1.
On s'explique aisément que les habitants cle la Mésopotamie aient
fait une si large place au fer, dans l'outillage de leur industrie : c'est
qu'ils étaient plus voisins qu'aucune autre nation de ce que l'on peut
appeler la source du fer. Nous désignons ainsi cette contrée où toutes
les traditions recueillies et conservées par les Grecs s'accordent à
placer le berceau cle la métallurgie, entre le Pont-Euxin, la chaîne du
Caucase, la Caspienne, le rebord occidental du plateau de l'Iran, les
plaines de la Mésopotamie, le Taurus et les hautes terres de la Cap-
padoce. Pour trouver les réservoirs où Ninive et Babylone puisaient
sans compter, il n'est même pas nécessaire de remonter jusqu'au ver-
sant septentrional de l'Arménie, jusqu'au pays des Chalybes, ces pré-
décesseurs légendaires de nos ingénieurs des mines; les montagnes
des Tidjaris, à quelques journées de Mossoul, renferment encore des
richesses minérales qui seraient, partout ailleurs qu'en Turquie, l'objeL
d'une fructueuse exploitation2.
Si l'on savait utiliser, à peu près comme nous le faisons aujourd'hui,
les qualités du fer, on réservait le bronze, comme un métal plus pré-
cieux, pour tous les objets qui devaient avoir un caractère cle beauté
et de luxe. Botta et Place ont recueilli nombre cle fragments cle bronze ;
mais c'est M. Layard qui a trouvé la collection la plus riche et la plus
variée d'ustensiles en bronze, dans une chambre du palais d'Assourna-
zirpal, à NimroitcP. Ces bronzes ont été analysés; on a reconnu qu'ils
renferment en moyenne 10 p. 100 d'étain4. C'est ce que Fou peut
appeler la composition normale, celle qui donne les meilleurs résultats.
Dans une de ces clochettes qui étaient suspendues au col des chevaux,
la proportion est un peu différente; il y a près de 15 p. 100 d'étain;
on avait espéré obtenir ainsi un métal plus sonore et d'un timbre plus
clair.
Le cuivre pur ne paraît avoir été employé que pour les vases cle
1. C'est ce qu'affirme formellement un ingénieur des mines, le docteur Percy, qui a
fourni une longue note à M. Layard sur la composition des bronzes assyriens (Discove-
rics, p. 070). M. Layard a trouvé à Mniroud des cuirasses et des casques dont le corps
était en fer et la surface ornée d'incrustations de bronze (Nincvch, t. I, p. 341). Il signale
l'emploi de ce procédé comme caractéristique de la métallurgie assyrienne (Discovcries,
p. 191).
2. Au témoignage de Layard, que nous avons eu déjà l'occasion de citer, on peut
ajouter celui de Rica (Kurdistan, t. 1, pp. 170 et 222).
3. Layard, Discoveries, ch. vin.
4. Voir lu note du docteur Percy, à la suite des Discovcries, p. 070.
creux du bronze, mais que ce dernier mêlai avail été coulé autour du
noyau de fer1.
On s'explique aisément que les habitants cle la Mésopotamie aient
fait une si large place au fer, dans l'outillage de leur industrie : c'est
qu'ils étaient plus voisins qu'aucune autre nation de ce que l'on peut
appeler la source du fer. Nous désignons ainsi cette contrée où toutes
les traditions recueillies et conservées par les Grecs s'accordent à
placer le berceau cle la métallurgie, entre le Pont-Euxin, la chaîne du
Caucase, la Caspienne, le rebord occidental du plateau de l'Iran, les
plaines de la Mésopotamie, le Taurus et les hautes terres de la Cap-
padoce. Pour trouver les réservoirs où Ninive et Babylone puisaient
sans compter, il n'est même pas nécessaire de remonter jusqu'au ver-
sant septentrional de l'Arménie, jusqu'au pays des Chalybes, ces pré-
décesseurs légendaires de nos ingénieurs des mines; les montagnes
des Tidjaris, à quelques journées de Mossoul, renferment encore des
richesses minérales qui seraient, partout ailleurs qu'en Turquie, l'objeL
d'une fructueuse exploitation2.
Si l'on savait utiliser, à peu près comme nous le faisons aujourd'hui,
les qualités du fer, on réservait le bronze, comme un métal plus pré-
cieux, pour tous les objets qui devaient avoir un caractère cle beauté
et de luxe. Botta et Place ont recueilli nombre cle fragments cle bronze ;
mais c'est M. Layard qui a trouvé la collection la plus riche et la plus
variée d'ustensiles en bronze, dans une chambre du palais d'Assourna-
zirpal, à NimroitcP. Ces bronzes ont été analysés; on a reconnu qu'ils
renferment en moyenne 10 p. 100 d'étain4. C'est ce que Fou peut
appeler la composition normale, celle qui donne les meilleurs résultats.
Dans une de ces clochettes qui étaient suspendues au col des chevaux,
la proportion est un peu différente; il y a près de 15 p. 100 d'étain;
on avait espéré obtenir ainsi un métal plus sonore et d'un timbre plus
clair.
Le cuivre pur ne paraît avoir été employé que pour les vases cle
1. C'est ce qu'affirme formellement un ingénieur des mines, le docteur Percy, qui a
fourni une longue note à M. Layard sur la composition des bronzes assyriens (Discove-
rics, p. 070). M. Layard a trouvé à Mniroud des cuirasses et des casques dont le corps
était en fer et la surface ornée d'incrustations de bronze (Nincvch, t. I, p. 341). Il signale
l'emploi de ce procédé comme caractéristique de la métallurgie assyrienne (Discovcries,
p. 191).
2. Au témoignage de Layard, que nous avons eu déjà l'occasion de citer, on peut
ajouter celui de Rica (Kurdistan, t. 1, pp. 170 et 222).
3. Layard, Discoveries, ch. vin.
4. Voir lu note du docteur Percy, à la suite des Discovcries, p. 070.