Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0023

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES PHÉNICIENS, LEUR ORIGINE. 43

fond du récit doit être vrai : les livres hébraïques s'accordent avec les
historiens grecs pour nous attester le fait de grandes migrations qui,
vers le temps du premier empire thébain, auraient amené en Syrie les
populations dites cananéennes, celles dont les Phéniciens formaient
la branche orientale. Pour gagner cette contrée, les émigrants avaient-
ils traversé de part en part, grâce à une ligne d'oasis, les déserts du
nord de l'Arabie, ou bien avaient-ils remonté, du sud au nord, la vallée
de l'Euphrate et franchi les gués de ce fleuve, pour redescendre
ensuite vers le sud et le sud-ouest? Nous l'ignorons ; toujours est-il que
le pays fut conquis sur les peuplades à demi sauvages qui l'avaient
possédé jusqu'alors ; d'Alep et de Damas au torrent d'Egypte et à la
péninsule du Sinaï, les nouveaux venus s'établirent dans les territoires
qui leur convinrent; pendant qu'une partie d'entre eux se jetaient sur
l'Égypte septentrionale et y fondaient cette domination des Pasteurs
qui dura plusieurs siècles, d'autres, les Phéniciens de l'histoire, occu-
paient tout le littoral, du mont Garmel au mont Casius, et y fondaient
des cités qui, couvertes et défendues par un épais rideau de montagnes,
étaient destinées à un brillant avenir.

A quelle famille de peuples appartenaient les Phéniciens? En se
fondant sur la table généalogique du dixième chapitre de la Genèse,
on les a rattachés à ce que l'on appelle la race kouschite ; ils seraient
ainsi, avec tous les Cananéens, les cousins des Egyptiens, dont cette
même généalogie fait aussi des fils de Cham1; mais, d'aulre part,
depuis qu'on lit les inscriptions phéniciennes, on a reconnu, non sans
surprise, que le phénicien et l'hébreu présentent une étroite ressem-
blance; à peine peut-on dire que ce soient deux dialectes d'une même
langue. S'il en est ainsi, n'y a-t-il pas lieu de rattacher les Phéniciens
à cette grande race sémitique dont les Hébreux sont les plus illustres
représentants? Quel serait au jusle le degré de parenté? On ne saurait le
dire ; mais, en tout cas, les Phéniciens seraient bien plus rapprochés
par le sang des Hébreux que des Egyptiens et des autres peuples que
l'on désigne sous le nom de Kouschites et de Chamites. Des Phéniciens
aux Hébreux, ce serait surtout la différence du milieu et des destinées
qui aurait fait à la longue cette différence de religion sur laquelle on
insiste avec tant de complaisance pour attribuer aux deux nations une
origine distincte. Sans doute les habitudes, et, à partir d'un certain

1. Lepsius, Die Vôlker und Sprachcn Africas. Einleitung zur nubischen Grammatik,
Weimar, 1880, p. xc-cxir. Maspero, Histoire ancienne, pp. 147-8. Ph. Berger, la Phénicie,
p. 2.
 
Annotationen