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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0022

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12

LA PHENIGIE ET SES DEPENDANCES.

et formés par degrés les peuples de commerçants et de marins qui plus
tard ont osé courir les aventures des grandes navigations et des loin-
tains voyages en pleine mer.

A

§ 2. — les phéniciens, leur origine et leurs premiers

établissements

Selon toute vraisemblance, c'est vers le vingtième siècle avant notre
ère, plutôt avant qu'après, que parurent en Syrie les Phéniciens; avec
les Grecs, nous appellerons ainsi les tribus qui se fixèrent sur la côte,
au pied du Liban, tandis que d'autres peuples, leurs parents plus ou
moins proches, occupaient l'intérieur des terres, ainsi que le sud et le
nord de cette région1.

Pour arriver là, quelle route avaient suivie les Phéniciens et d'où
venaient-ils? D'après une tradition qu'Hérodote a recueillie de la bouche
même de leurs descendants, avant de coloniser le littoral de la Syrie,
ils avaient habité sur les bords du golfe Persique2. Dans cette première
patrie dont ils se souvenaient encore, ils avaient peuplé le groupe des
îles Bahreïn; deux des îles qui le composent s'appelaient encore, au
temps de Strabon, Tyr et Arados; elles passaient pour les métropoles
des grandes cités syriennes qui avaient rendu fameux ces deux noms, et
l'on y montrait des temples qui avaient, assure-t-on, l'aspect des temples
phéniciens3. Peut-être certaines de ces ressemblances et de ces corres-
pondances entre la Phénicie de la mer des Indes et celle de la Médi-
terranée avaient-elles été arrangées assez tard, par les insulaires du
golfe Persique : ceux-ci avaient trouvé là le moyen d'attirer ainsi dans
leurs parages quelques visiteurs curieux de voir le berceau d'un peuple
qui avait joué un si grand rôle dans l'histoire du monde ancien; mais le

1. Il n'y a pas lieu d'insister sur les étymologies que les Grecs ont données de cette
appellation qu'ils ont voulu faire dériver tantôt du nom du palmier, tantôt de celui de
la couleur rouge, chère à ce peuple qui eut longtemps le monopole de la fabrication de
la pourpre. On s'accorde aujourd'hui à y reconnaître une forme altérée du nom sous
lequel les Égyptiens désignaient tout le groupe des populations de l'Arabie et du golfe
Persique; c'était ce qu'ils appelaient le pays de Poun-t. La forme primitive se serait
mieux conservée dans les mots Pœni, Pùnici, que la langue latine employait en parlant
de ces Pbéniciens d'Afrique avec lesquels Rome eut de si longs démêlés. Maspero, Histoire
ancienne, p. 169. Ph. Berger, la Phénicie (article extrait de Y Encyclopédie des sciences
religieuses), p. 3.

2. Hérodote, II, 89.

3. Strabon, XVI, m, 4. Pline, II. N., VI, 32. D'après Pline, c'était Tylos que s'appelait
l'île nommée Tyros par Strabon.
 
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