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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0183

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LES SARCOPHAGES ET LE MOBILIER FUNÉRAIRE. 173

paraissent les plus anciennes, et, à Saïda, les caveaux où on les
remarque sont aussi loin d'être les plus archaïques.

Si nous voulons, au terme de cette analyse, nous résumer et con-
clure, il nous suffit d'emprunter à M. Renan les considérations que lui
suggère l'étude des nécropoles d'Amrith et de Saïda 1 : « Nul doute que
les caveaux rectangulaires à puits ne soient les plus anciens. La dispo-
sition du puits et la façon dont il s'ouvre latéralement sur les chambres
sépulcrales sont tout égyptiennes. C'est là que l'idée de la sépulture
antique apparaît dans toute sa grandeur. Nulle ostentation, nul souci
du passant; une préoccupation unique, celle d'honorer le mort comme
s'il vivait encore. Les ligues constamment horizontales et l'absence de
toute influence grecque ou romaine, la simplicité extrême du plan, le
peu de souci des petits détails et de tout ce qui tient à la commodité,
enfin, par-dessus tout, la façon rigoureuse dont les sépultures répon-
dent aux images bibliques, sont autant de traits qui établissent d'une
manière définitive la priorité desclits caveaux. Le puits où l'on descen-
dait le cadavre et dont la bouche béante semblait toujours appeler de
nouvelles proies, c'est cette gueule du schéôl (os puteï), qui avait donné
lieu à l'image usitée chez les Hébreux pour signifier la mort : « La
bouche du puits l'a dévoré 2. » De même pour les mécjhazil arvadites.
C'étaient là ces horaboth ou pyramides que les riches faisaient dresser
sur leurs tombes du temps de Job et qui indignaient ce fier nomade ;
car il prétendait que souvent ces mausolées « couvraient des méchants3 ».

§ 3. — LES SARCOPHAGES ET LE MOBILIER FUNÉRAIRE

Nous avons étudié les dispositions générales des sépultures phéni-
ciennes et montré que si, d'une ville à l'autre, elles présentaient quel-
ques différences, le principe et l'esprit en étaient partout les mêmes;
partout, d'Aracl à Tyr, la tombe était une caverne ou une fosse creusée
dans le roc vif. Il nous reste maintenant à replacer le mort dans
ce cadre que nous avons décrit; nous avons à dire quelles variations
le mode d'ensevelissement subit, dans la longue durée des siècles, et

1. Renan, Mission, pp. 73 cl 410.

2. Psaumes, LX, 24; LXIX, 1G.

3. Job, III, 14; XXI, 32. Sur le sens que M. Renan prête au mol horaboth, voir son His-
toire géniale des langues sémitiques, p. 204, 3R édition.
 
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