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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0885

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LES ETOFFES. 875

plupart tout au moins de ces épées qui, découvertes par M. Schliemann,
ont été dégagées par M, Koumanoudis de la gangue qui les enve-
loppait; plusieurs d'entre elles laissent apercevoir aujourd'hui, sur
leur plat, des dessins variés que forment de minces lames d'un autre
métal, or, argent ou électrum, incrustées dans le bronze1. Nous
avions songé d'abord à insérer et à décrire ici même ces précieux
monuments; à la réflexion, il nous a semblé qu'ils trouveraient mieux
leur place dans l'étude que nous nous proposons de consacrer à l'en-
semble de la civilisation mycénienne. En racontant les fouilles de
Mycènes; nous essayerons de définir les caractères des produits de
l'industrie locale; alors, mais alors seulement, nous pourrons mon-
trer h quels signes ces épées se distinguent des objets qu'il y a lieu
de croire fabriqués dans le pays. Jusqu'au jour où nous aurons exposé
les résultats de cette enquête, les éléments de comparaison nous
feraient défaut; il convient donc de surseoir à cet examen; mais nous
devions dès maintenant signaler, ne fût-ce qu'en passanl, ce groupe
de monuments : nous ne voudrions pas paraître en ignorer l'existence.

§ 8. — LES ÉTOFFES.

Parmi les produits ouvrés qui font aujourd'hui la fortune des pays
de puissante industrie et de grand commerce extérieur, de l'Angle-
terre par exemple, il n'en est pas qui se placent à l'étranger en aussi
grande quantité que les tissus, qui aient un débit aussi facile el aussi
large, surtout chez les peuples moins bien outillés et encore incom-
plètement civilisés. Les fabriques européennes, et particulièremenl
les fabriques anglaises, répandent à profusion leurs colonnades dans
les quatre autres parties du monde; elles les livrent à si bas prix,
même sur les marchés les plus lointains, que l'industrie locale n'es!
plus en mesure de lutter contre cette concurrence; là où elle n'est
pas morte, elle ne fait plus que végéter. Dans l'antiquité, la situation
n'était pas la même : la vieille civilisation orientale, dont les Phéniciens
étaient les courtiers et les agents, ne jouissait pas d'une prépondé-
rance aussi écrasante au regard du reste de l'humanité. De nos jours,
ce qui fait le privilège de l'Europe, c'est qu'elle a les machines, et
qu'elle est seule a les avoir. Alors, au contraire, le métier doril se

1. AOrJvatov, t. IX, p. 162, et t. X, p. 309 (avec planche). Mîttheilungen des deutschen
archsenlogischcn Instituts in Athen. (. VII. p.'iî-l : Koeiiler, Mykcnisclir Schwerter (pl. VIII).
 
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