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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0561
LES FIGURES DE DIVINITÉS.
00 l
§ 0. — les figures de divinités
De toutes les figures qui ont élé mises au jour par les fouilles de
Cypre, celles qui paraissent les plus anciennes ne peuvent guère être
que desimages delà divinité; toutes grossières, toutes barbares qu'elles
soient, on y devine, sous la gaucherie de la forme, des conceptions
que plus tard la plastique saura traduire plus clairement; on y recon-
naît comme la première ébauche de types qui de siècle en siècle, par
l'effet des progrès de l'art, ne cesseront pas de gagner en précision et
en netteté.
Si parmi ces types il en est un que représentent, daus les fouilles
faites à Cypre, des monuments d'un caractère très primitif, c'est celui
qui répond à l'idée de la nature créatrice. Chez tous les peuples, l'es-
prit humain, quand il s'est préoccupé de traduire cette idée par une
forme sensible, a songé tout d'abord à la femme; c'est avec le corps,
c'est sous les traits de la femme, mère et nourrice des générations
successives, qu'il a conçu et figuré la puissance éternelle qui entretient
et perpétue la vie. Ainsi naquit cette déesse de la fécondité que nous
avons déjà rencontrée, sous divers noms, en Egypte, en Chaldée, en
Assyrie et en Phénicie, cette déesse qui plus tard, chez les Grecs,
deviendra la déesse de la beauté.
Il faudra bien du temps pour que s'accomplisse ce changement; on
en est loin encore avec les figurines de terre cuite que renferment celles
des sépultures cypriotes qui semblent, d'après la facture des objets que
l'on y rencontre, remonter à l'époque la plus reculée; on peut citer
surtout, à ce titre, la nécropole qui a été découverte par M. de Cesnola
auprès du village d''Alamôra, situé à peu de distance, vers l'ouest, de
Dali. Tout ce que l'on y a découvert, statuettes et poteries, a un aspect
à part ; on y sent une industrie qui en est encore à ses premiers essais
et qui cherche ses procédés. Les monuments recueillis dans ces fouilles
ont été dispersés ; il n'est pour ainsi dire pas de collection cypriote
qui n'en possède quelques-uns l. D'autres tombeaux, sur différents
points de l'île, ont d'ailleurs fourni, mais en moins grande quantité,
des vases et des figurines du même genre ; cependant ce canton reste
encore celui où l'art tout primitif de Cypre est représenté par les
échantillons les plus nombreux et les mieux caractérisés.
1. Cesnola, Cyprus, ch. m. Froehner, Collection de M. Albert Barre, p. 2.
00 l
§ 0. — les figures de divinités
De toutes les figures qui ont élé mises au jour par les fouilles de
Cypre, celles qui paraissent les plus anciennes ne peuvent guère être
que desimages delà divinité; toutes grossières, toutes barbares qu'elles
soient, on y devine, sous la gaucherie de la forme, des conceptions
que plus tard la plastique saura traduire plus clairement; on y recon-
naît comme la première ébauche de types qui de siècle en siècle, par
l'effet des progrès de l'art, ne cesseront pas de gagner en précision et
en netteté.
Si parmi ces types il en est un que représentent, daus les fouilles
faites à Cypre, des monuments d'un caractère très primitif, c'est celui
qui répond à l'idée de la nature créatrice. Chez tous les peuples, l'es-
prit humain, quand il s'est préoccupé de traduire cette idée par une
forme sensible, a songé tout d'abord à la femme; c'est avec le corps,
c'est sous les traits de la femme, mère et nourrice des générations
successives, qu'il a conçu et figuré la puissance éternelle qui entretient
et perpétue la vie. Ainsi naquit cette déesse de la fécondité que nous
avons déjà rencontrée, sous divers noms, en Egypte, en Chaldée, en
Assyrie et en Phénicie, cette déesse qui plus tard, chez les Grecs,
deviendra la déesse de la beauté.
Il faudra bien du temps pour que s'accomplisse ce changement; on
en est loin encore avec les figurines de terre cuite que renferment celles
des sépultures cypriotes qui semblent, d'après la facture des objets que
l'on y rencontre, remonter à l'époque la plus reculée; on peut citer
surtout, à ce titre, la nécropole qui a été découverte par M. de Cesnola
auprès du village d''Alamôra, situé à peu de distance, vers l'ouest, de
Dali. Tout ce que l'on y a découvert, statuettes et poteries, a un aspect
à part ; on y sent une industrie qui en est encore à ses premiers essais
et qui cherche ses procédés. Les monuments recueillis dans ces fouilles
ont été dispersés ; il n'est pour ainsi dire pas de collection cypriote
qui n'en possède quelques-uns l. D'autres tombeaux, sur différents
points de l'île, ont d'ailleurs fourni, mais en moins grande quantité,
des vases et des figurines du même genre ; cependant ce canton reste
encore celui où l'art tout primitif de Cypre est représenté par les
échantillons les plus nombreux et les mieux caractérisés.
1. Cesnola, Cyprus, ch. m. Froehner, Collection de M. Albert Barre, p. 2.