LA SCULPTURE CHEZ LES PEUPLES DE LA. SYRIE. 439
antérieure du corps de son lion, tandis que le train de derrière reste
engagé et comme perdu dans le bloc. C'est là une convention qui est
surtout familière à l'Assyrie et que lui ont empruntée les artistes qui
n'ont guère eu d'autres leçons que les siennes, ceux auxquels on doit
les monuments de la Cappadoce.
Dans les monuments que nous avons étudiés, les autres types de
l'animalité, réels ou factices, ne jouent qu'un rôle accessoire et déco-
ratif. Ces chèvres et ces béliers que des adorants apportent à l'autel
ne sont là, si l'on peut ainsi parler, qu'à litre de renseignements,
pour mieux expliquer le mouvement et l'action du personnage; nulle
part on ne sent que l'artiste se soit intéressé à ces animaux, qu'il les
ait regardés avec curiosité, comme l'ont fait les sculp-
teurs de l'Egypte et de l'Assyrie; on ne voit pas qu'à
l'exemple de ces maîtres il ait pris plaisir à rendre la
singularité de chaque forme vivante et à bien marquer
D Z1 ' . 1 313. - Monnaie
les différences qui caractérisent les genres et qui don- ciiicienne. Ger-
nent à chacun sa physionomie propre. La Phénicie n'a hardI' jkade-
A J A A mïsene Aohand-
pas plus fait le portrait des bêtes que celui des hommes, lungen , Atlas,
Quant aux animaux imaginaires, elle n'en a point in- ^' XLI11,
venté ; elle les a pris des mains de ses prédécesseurs ;
elle a prodigué, sur tous les ouvrages qu'elle décorail, le sphinx el
le griffon; elle a mis sur ses monnaies le taureau ailé, à visage
humain (fig. 313); mais jamais elle n'a donné à ces êtres factices celte
grandeur et cette noblesse que nous avons admirées dans les sphinx de
Thèbes ou dans les taureaux mitrés de Ninive. Sous le burin et le
ciseau de ses ouvriers, ces types sont devenus de véritables lieux
communs, des motifs courants, que l'on a répétés à satiété, sans
chercher à les varier et à les renouveler, à mettre une âme dans ces
formes composites et à rivaliser ainsi avec le créateur.
§ 0. — la sculpture chez les peuples qui HABITAIENT
l'intérieur de l a s y r i e
Entre les villes phéniciennes de la côte et le cours moyen de l'Eu-
phrate, entre l'Amanus et le Sinaï, s'étend toute une région que l'on
désigne d'ordinaire sous le nom de Syrie. Dans la haute antiquité, la
Syrie était habitée par des populations très diverses. Les Philistins,
antérieure du corps de son lion, tandis que le train de derrière reste
engagé et comme perdu dans le bloc. C'est là une convention qui est
surtout familière à l'Assyrie et que lui ont empruntée les artistes qui
n'ont guère eu d'autres leçons que les siennes, ceux auxquels on doit
les monuments de la Cappadoce.
Dans les monuments que nous avons étudiés, les autres types de
l'animalité, réels ou factices, ne jouent qu'un rôle accessoire et déco-
ratif. Ces chèvres et ces béliers que des adorants apportent à l'autel
ne sont là, si l'on peut ainsi parler, qu'à litre de renseignements,
pour mieux expliquer le mouvement et l'action du personnage; nulle
part on ne sent que l'artiste se soit intéressé à ces animaux, qu'il les
ait regardés avec curiosité, comme l'ont fait les sculp-
teurs de l'Egypte et de l'Assyrie; on ne voit pas qu'à
l'exemple de ces maîtres il ait pris plaisir à rendre la
singularité de chaque forme vivante et à bien marquer
D Z1 ' . 1 313. - Monnaie
les différences qui caractérisent les genres et qui don- ciiicienne. Ger-
nent à chacun sa physionomie propre. La Phénicie n'a hardI' jkade-
A J A A mïsene Aohand-
pas plus fait le portrait des bêtes que celui des hommes, lungen , Atlas,
Quant aux animaux imaginaires, elle n'en a point in- ^' XLI11,
venté ; elle les a pris des mains de ses prédécesseurs ;
elle a prodigué, sur tous les ouvrages qu'elle décorail, le sphinx el
le griffon; elle a mis sur ses monnaies le taureau ailé, à visage
humain (fig. 313); mais jamais elle n'a donné à ces êtres factices celte
grandeur et cette noblesse que nous avons admirées dans les sphinx de
Thèbes ou dans les taureaux mitrés de Ninive. Sous le burin et le
ciseau de ses ouvriers, ces types sont devenus de véritables lieux
communs, des motifs courants, que l'on a répétés à satiété, sans
chercher à les varier et à les renouveler, à mettre une âme dans ces
formes composites et à rivaliser ainsi avec le créateur.
§ 0. — la sculpture chez les peuples qui HABITAIENT
l'intérieur de l a s y r i e
Entre les villes phéniciennes de la côte et le cours moyen de l'Eu-
phrate, entre l'Amanus et le Sinaï, s'étend toute une région que l'on
désigne d'ordinaire sous le nom de Syrie. Dans la haute antiquité, la
Syrie était habitée par des populations très diverses. Les Philistins,