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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0694

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684 LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

couru toute la Méditerranée à la poursuite des débris de la céramique
phénicienne ; peut-être trouvera-t-on que le résultat de cette enquête
est bien mince, malgré la longueur du voyage. Deux faits cependant
se dégagent de ces recherches ; l'un, c'est que la Phônicie a emprunté
à l'Egypte le secret de la confection des poteries émaillées ; l'autre,
c'est que, peut-être sous l'influence d'exemples qui lui venaient de la
Mésopotamie, elle a inauguré une fabrication qui ne s'était pas déve-
loppée en Egypte, celle des poteries peintes, où le décor n'est appliqué
sur l'argile qu'à l'aide du pinceau.

Cette dernière industrie ne nous est connue que par un bien petit
nombre de monuments qui puissent être attribués, avec quelque vrai-
semblance, aux ateliers de la Syrie ; autant que nous pouvons en juger
par si peu d'échantillons, ces vases peints étaient moins estimés et se
vendaient moins cher que les vases émaillés ; par suite, pour les déco-
rer, les potiers phéniciens se contentaient, le plus souvent, de ce que
nous avons appelé l'ornement géométrique. Nous trouverons pourtant
autre chose dans cette céramique cypriote dont la richesse, par un
heureux hasard, contraste d'une manière si surprenante avec la pau-
vreté de la céramique phénicienne ; mais Cypre, malgré les liens étroits
qui la rattachent à Tyr et à Si don, Cypre n'est pas la Phénicie. Sans
doute, beaucoup des vases qui sont sortis des nécropoles de Kition.
d'Idalie, de Golgos et d'Amathontc peuvent être l'ouvrage de potiers
phéniciens ; mais il semble cependant que là, comme pour la sculpture,
du contact des deux races, la sémitique et la grecque, il soit né un
art mixte, un art nouveau, qui dépasse, par certains côtés, celui de la
Phénicie propre, et dans lequel s'ébauchent et se laissent déjà deviner
les caractères par où l'art grec se distinguera profondément de l'art
oriental.

§ 2. — LA CÉRAMIQUE CYPRIOTE.

L'île de Cypre est riche en argile plastique; on en a pu juger par
les nombreuses figurines en terre cuite qui, façonnées dans ses
ateliers, se sont retrouvées dans ses tombeaux. L'industrie du potier
n'a donc pu manquer d'y prendre un grand développement. Aujour-
d'hui encore, l'île fabrique et exporte des poteries qui se placent sur
tout le littoral de la Syrie et de l'Asie Mineure. Si les produits des
ateliers modernes sont moins élégants et moins ornés que ceux d'au-
 
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