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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0147
CHAPITRE Ï1I
L'ARCHITECTURE FCINÉRAIRE
§ I . — LES IDÉES DES PHÉNICIENS SUR L ' .H' T R E VIE
Les Phéniciens ne nous oui pas laissé de littérature où nous puis-
sions chercher les idées.et les sentiments qu'éveillait dans leur âme
la pensée de la mort, et leurs inscriptions funéraires ne combien! pas
celle lacune. Nous en possédons bien un certain nombre ; mais, d'une
pari, elles ne sont pas très anciennes, et, d'autre pari, elles sont
d'une sécheresse et d'une brièveté vraiment singulières. Ceux dont
elles nous ont conservé les noms et les titres n'y livrent pas, même par
voie d'allusion, le secret de leurs croyances et de leurs espérances.
Un seul de ces textes fait exception : c'est celui qu'un roi de
Sidon, Echmounazar, a fait graver sur son sarcophage (fîg. 86) '. Ce
texte n'a pas moins de vingt-deux: longues lignes, et cependant il ne
nous apprend presque rien de ce qui nous intéressait le plus. Sans
doute le défunt s'y montre vivement préoccupé de s'assurer une sépul-
ture qui reste à jamais inviolée ; c'est ce dont témoigne l'insistance
de ses recommandations naïves et prolixes. Tout d'abord, sachant
contre quelles convoitises il peut avoir à défendre son repos, il com-
mence par avertir les voleurs qu'ils perdraient leurs peines : « N'ouvrez
pas le cercueil pour y chercher des trésors, s'écrie-l-il, il n'y a pas
de trésors ! » C'est fort bien ; mais l'en croira-t-on sur parole ? Ne lui
répondra-t-on pas, tout en apprêtant les pinces et les leviers :
« Laissez-nous faire : nous verrons bien si vous dites vrai. » Ce péril,
Echmounazar le soupçonne, et il essaye d'un autre moyen pour
arrêter ceux que son assertion aurait laissés incrédules. Contre ceux
qui se prépareraient à venir soulever le couvercle de son sarcophage,
il invoque le secours d'Astarté et des autres dieux, qu'il prend à
1. Corpus inscr. semit. Purs 1, u° 3.
TOME III.
18
L'ARCHITECTURE FCINÉRAIRE
§ I . — LES IDÉES DES PHÉNICIENS SUR L ' .H' T R E VIE
Les Phéniciens ne nous oui pas laissé de littérature où nous puis-
sions chercher les idées.et les sentiments qu'éveillait dans leur âme
la pensée de la mort, et leurs inscriptions funéraires ne combien! pas
celle lacune. Nous en possédons bien un certain nombre ; mais, d'une
pari, elles ne sont pas très anciennes, et, d'autre pari, elles sont
d'une sécheresse et d'une brièveté vraiment singulières. Ceux dont
elles nous ont conservé les noms et les titres n'y livrent pas, même par
voie d'allusion, le secret de leurs croyances et de leurs espérances.
Un seul de ces textes fait exception : c'est celui qu'un roi de
Sidon, Echmounazar, a fait graver sur son sarcophage (fîg. 86) '. Ce
texte n'a pas moins de vingt-deux: longues lignes, et cependant il ne
nous apprend presque rien de ce qui nous intéressait le plus. Sans
doute le défunt s'y montre vivement préoccupé de s'assurer une sépul-
ture qui reste à jamais inviolée ; c'est ce dont témoigne l'insistance
de ses recommandations naïves et prolixes. Tout d'abord, sachant
contre quelles convoitises il peut avoir à défendre son repos, il com-
mence par avertir les voleurs qu'ils perdraient leurs peines : « N'ouvrez
pas le cercueil pour y chercher des trésors, s'écrie-l-il, il n'y a pas
de trésors ! » C'est fort bien ; mais l'en croira-t-on sur parole ? Ne lui
répondra-t-on pas, tout en apprêtant les pinces et les leviers :
« Laissez-nous faire : nous verrons bien si vous dites vrai. » Ce péril,
Echmounazar le soupçonne, et il essaye d'un autre moyen pour
arrêter ceux que son assertion aurait laissés incrédules. Contre ceux
qui se prépareraient à venir soulever le couvercle de son sarcophage,
il invoque le secours d'Astarté et des autres dieux, qu'il prend à
1. Corpus inscr. semit. Purs 1, u° 3.
TOME III.
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