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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0065

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LA RELIGION. 55

depuis que l'art grec avait conquis toutes les nations civilisées, ils
avaient cessé de jouer un rôle utile et actif comme propagateurs de
types plastiques et de procédés industriels; mais, à d'autres égards,
leur mission n'était pas terminée. Ces communautés syriennes, partout
fortement constituées, ont pris une part très active au mouvement et
à la diffusion des idées chrétiennes, pendant les deux premiers siècles
de notre ère *.

§ 3. — la religion

La religion phénicienne n'est encore que très imparfaitement
connue. Les inscriptions, qui sont, pour la plupart, des dédicaces ou
des débris de rituels, nous ont bien, dans ces derniers temps, révélé
plusieurs dieux jusqu'alors ignorés; on a tiré aussi des renseignements,
qui ont leur prix, d'une étude attentive de l'onomatologie phénicienne,
presque tous les vrais noms phéniciens étant ce que l'on appelle des
noms théophores, c'est-à-dire des mots composés qui renferment le
nom d'une divinité. Enfin, nous avons quelques débris de l'œuvre des
écrivains phéniciens et un assez grand nombre de données éparses
chez les écrivains grecs et romains2. Quelque parti que la critique
moderne ait tiré de ces ressources, bien des points restent encore
obscurs. Les textes épigraphiques sont secs et courts; ils n'expliquent
rien; l'analyse des noms propres ne fournit pas autre chose qu'un
simple nom divin; les fragments de Sanchoniathon portent la trace
d'un syncrétisme de basse époque et ne peuvent être employés qu'avec
beaucoup de précaution; il ne faut pas moins de prudence et de réserve
pour utiliser les matériaux que livrent à notre curiosité les auteurs
classiques. Ceux-ci n'ont connu la Phénicie que sur son déclin et déjà
plus ou moins hellénisée; de plus, ils n'ont pas toujours bien compris

1. Renan, les Apôtres, p. 295-303.

2. Ménandre, qui avait écrit une histoire de la Phénicie, était d'Ephèse ; mais, d'après
Josèphe, auquel nous devons les quelques fragments de son livre qui nous ont été con-
servés, il avait consulté les documents phéniciens dans l'original (Fragmenta historicum
Grsecorum, de C. Millier, t. IV, pp. 445-448). Les fragments de Sanchoniathon se trouvent
dans la même collection, t. 111, pp. 560-576. Sur les corrections qu'il convient de faire
au texte grec de ces fragments, voir plusieurs ingénieuses conjectures de J. Halévy, dans
le mémoire intitulé : les Principes phéniciens n68o; et Mut (dans les Comptes rendus de
l'Académie des Inscriptions, 1883, p. 36).
 
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