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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0459

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LA SCULPTURE PHÉNICIENNE EN OCCIDENT.

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§ 6. — LA SCULPTURE PHÉNICIENNE EN OCCIDENT

L'île de Cypre a fourni beaucoup de monuments qui portent la vive
empreinte du goût et du style phénicien; mais, d'autre part, sur ce
terrain, l'élément grec s'est juxtaposé de très bonne heure à l'élément
sémitique; de ce perpétuel contact et de cette fusion du sang et des
idées, un art est né qui a sa physionomie très particulière; d'ailleurs,
par un heureux hasard, l'antiquité s'est beaucoup mieux conservée à
Cypre que sur la côte de Syrie. Notre préoccupation constante, pour
la Phénicie, a été de ne rien omettre, de chercher, clans toutes les
collections publiques et privées, jusqu'aux plus petits fragments d'une
statuaire que la violence de l'homme a presque entièrement réduite
en poudre; pour Cypre, au contraire, l'embarras sera de choisir entre
des milliers de monuments. La sculpture cypriote fera donc l'objet
d'une étude séparée; pour le moment, nous passerons devant les côtes
et les ports de Cypre sans nous y arrêter; ce ne sera point aux statues
et aux figurines cypriotes que nous demanderons ce qu'a pu devenir
la plastique phénicienne hors de la Phénicie. La réponse à cette
question, nous la chercherons dans les colonies de l'Occident, parmi
les ruines de cités qui étaient plus loin des principaux foyers de la
civilisation grecque et où, par un effet naturel de cette distance, la
race sémitique a gardé plus longtemps, avec la pureté de son sang,
le caractère propre de son g-énie et de ses habitudes nationales. Le
sol de l'Espagne n'a pas encore rendu au jour ces produits de l'indus-
trie phénicienne qu'il a certainement reçus autrefois en très grande
quantité; mais nous serons plus heureux en visitant la Sardaigne et
l'Afrique. Peut-être n'y trouverons-nous rien qui nous conduise à
modifier sensiblement l'idée que nous avons déjà pu nous faire de
l'art phénicien; mais on n'en sentira pas moins le prix de ce supplé-
ment d'information. Il est tel type qui se présente, dans ces monu-
ments coloniaux, avec des variantes curieuses; nous y verrons, engagés
dans des combinaisons nouvelles, certains motifs que nous avons déjà
signalés, soit en Phénicie même, soit chez les peuples dont les Phéni-
ciens ont reçu les leçons.

Le Louvre ne possède pas encore de terres cuites qui proviennent
des nécropoles sardes; mais il y en a quelques-unes à Londres; il y

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