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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0364

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LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

les plus redoutables? Pendant toute la durée du fameux siège, l'ar-
tillerie tyrienne avait lutté à armes égales contre celle de la Macédoine ;
si Tyr succomba, ce n'est pas que ses défenseurs se soient montrés
moins savants et moins inventifs que les assaillants; c'est qu'il y avait
chez Alexandre une hardiesse de conception et une prodigieuse énergie
qui firent violence à la nature. A Tyr, comme sur tous les champs de
bataille où se mesurèrent alors l'Europe et l'Asie, la Grèce triompha,
parles armes, grâce à l'impétueux génie du jeune héros, j'allais dire
du jeune dieu; mais ce fut ensuite la science qui se chargea de pour-
suivre l'œuvre de conquête ainsi commencée. La langue grecque
devint bientôt une sorte de langue universelle; partoul comprise, de
la Syrie au delà du Tigre et presque jusqu'à lTndus, elle permit à
maints esprits actifs et curieux de s'employer à dresser l'inventaire de
cette succession qui s'ouvrait au profit" de la Grèce; on recueillit les
souvenirs de ce vieux monde oriental dont le rôle semblait achevé;
on voulut s'approprier tout ce qu'il avait possédé de connaissances
théoriques et pratiques, les procédés et les secrets de ses industries
tant de fois séculaires. La riche et laborieuse Phénicie n'a pu man-
quer de déposer dans cette enquête et de fournir son apport. Ses opu-
lentes cités avaient trop de trésors à garder pour ne pas s'être préoc-
cupées de suppléer, par la force de leurs murs et la puissance de leur
artillerie, à la faiblesse relative de leur population et de leur état mili-
taire. Seuls les ingénieurs grecs ont su rédiger des traités qui sont
devenus classiques et qui jusqu'au moyen âge ont fait autorité; mais
ils ont dû sans doute plus d'une idée et d'une suggestion utile aux ingé-
nieurs phéniciens qui avaient bâti et armé les remparts de Sidon, de
Tyr et de Carthage. .

§ 2. — LES VILLES HT LEURS TRAVAUX HYDRAULIQUES

S'il ne subsiste que de faibles débris des enceintes fortifiées qui
entouraient les cités phéniciennes, à plus forte raison ne reste-t-il pour
ainsi dire rien des villes elles-mêmes. Par endroits, le roc a gardé la
trace de maisons qui y étaient adossées (fig. 38), ou dont quelquefois
les pièces principales étaient creusées dans sa masse même, dans
l'épaisseur du banc de calcaire (fig. 37). De pareilles habitations ne
pouvaient guère d'ailleurs se trouver que dans les faubourgs, là où la
roche n'avait pas été aplanie et dressait encore au-dessus du sol ses
 
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