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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0215

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LA TOMBE PHÉNICIENNE HORS DE LA PHÉNIGIE. 205

paupière pour agrandir les yeux. Des boîtes, des fasses, des vases ren-
fermant différents cosmétiques complétaient tout cet appareil de la
toilette féminine. Près des hommes on mettait leur sceau, souvent
monté sur un anneau d'argent (fîg. 146)1. Trait curieux, dans l'inven-
taire très soigneusement dressé de tous les
objets recueillis, pendant deux années de
fouilles, dans la nécropole sidoniemie, on
ne voit pas figurer un seul fragment d'arme.
Chez tous les autres peuples qui ont confié
de semblables dépôts à la tombe, épées et
lances, casques et boucliers s'y rencontrent
à chaque instant. Cette singularité ne peut
guère s'expliquer que par le caractère et les
habitudes des Phéniciens; ce peuple de 146. — Anneau d'argent
marchands n'était pas guerrier; il fabri- avec scarabée en agate.

. Grandeur d'exécution. Renan,

quait de belles armes, mais c était surtout Mission;p. 489..

pour les exporter et pour les vendre ; lui-
même ne s'en servait qu'à son corps défendant et n'en tirait pas
vanité ; ce n'était pas à la pointe du glaive qu'il conquérait cette
richesse et cette puissance dont il était si fier.

§ 4. — la tombe phénicienne hors de la phéxicie

Nous avons commencé par étudier, avec tout le détail nécessaire,
la tombe phénicienne en Phénicie même, à Gebal, à Tyr et à Sidon ;
mais les Phéniciens étaient trop voyageurs, ils vivaient et mouraient
trop souvent hors de la terre natale pour n'avoir pas semé leurs os un
peu partout, sur toutes les côtes de la Méditerranée. Où n'y retrouve-
rait-on pas leurs sépultures, si celles-ci n'avaient pas été plus tard usur-
pées ou détruites par de nouveaux venus, dans le grand mouvement de
la civilisation gréco-romaine? Seul un hasard inespéré pourra parfois
faire découvrir une de ces tombes isolées où, sur la grève la plus voi-
sine, on ensevelissait à la hâte le marin frappé par la mort au cours
d'une expédition lointaine; il ne faut guère compter non plus sur les
petites nécropoles, derniers asiles de ceux qui succombaient dans ces
postes écartés, où quelques gardiens et quelques soldats veillaient sur

1. Renan, Mission, pp. 477-478 ot 488-489.
 
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