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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0853

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LES MEUBLES ET LES OBJETS DE TOILETTE

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à l'Assyrie. Pour confirmer l'induction qui se tire ainsi de la facture et
de l'aspect de ces bijoux, veut-on une preuve de plus? Cette preuve,
c'est la Sardaigne qui nous la fournit. De ses nécropoles sont sortis
nombre de joyaux qui ne diffèrent que par des nuances à peine mar-
quées de ceux qui ont été découverts dans les tombes de la Syrie et de
Cypre ou dans le trésor de Gurium. De part et d'autre, même emploi
des terres émaillées et de la verroterie, produits d'une industrie tout
orientale, que la Grèce n'a jamais tenté de s'approprier; à ces émaux
et à ces perles de verre sont mêlés, à Cypre comme en Sardaigne, les
mêmes vases minuscules, les mêmes glands, les mêmes fleurs et
boutons de lotus, les mêmes masques d'hommes ou d'animaux, exé-
cutés en or ou en argent par des procédés tout pareils. Il y a plus de
finesse et d'élégance dans les bijoux cypriotes que dans ceux de
Caralis et de Tharros ; mais, à cela près, c'est le même répertoire de
motifs, le même esprit et la même facture. Les fouilles opérées en
Sardaigne ont fourni à la critique le critérium et le moyen de contrôle
qui lui ont trop longtemps fait défaut; grâce aux matériaux qu'elle en
a tirés, elle peut aujourd'hui se risquer, avec bien plus de confiance
qu'autrefois, à tracer la ligne de démarcation qui sépare l'art phénicien
de l'art grec archaïque.

§ 6. — LES MEUBLES ET LES 01! JETS DE TOILETTE

Du jour où les Phéniciens avaient commencé de visiter les rivages
des îles semées dans la Méditerranée, puis ceux des continents qui
l'entourent, ils avaient éveillé, chez tous les peuples qui étaient
devenus leurs clients, certains goûts de bien-être et de luxe qu'ils
avaient tout intérêt à développer. Le moyen d'obtenir ce résultat,
c'était de multiplier et de diversifier les objets destinés à tenter toutes
ces jeunes et naïves convoitises, c'était d'offrir à ces besoins nouveaux
des satisfactions de plus en plus variées et faciles. Leurs navires n'em-
portèrent donc pas seulement des vases en terre et en mêlai, de la
verroterie, des pièces d'orfèvrerie et des bijoux; leur industrie se
chargea de fournir tous ces objets que l'on peut désigner par le terme
très général d'ustensiles de toilette et de meubles d'appartement; elle
fit, comme nous dirions, la bimbeloterie et la tabletterie.

Parmi les produits que les cités phéniciennes exportaient et qu'elles
répandaient un peu partout, i] y en avait qui, par leur nature même et
 
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