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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0893
CHAPITRE XI
LE ROLE HISTORIQUE DES PHÉNICIENS.
Dans le livre que nous avons consacré à la Phénicie et à cette île
de Cypre qui en est, à certains égards, comme le prolongement naturel
et l'annexe historique, nous avons fait à l'étude des arts industriels et
de leurs produits une place bien plus considérable que dans les livres
précédents. Rien de plus justifié que cette apparente disproportion.
A peine en effet peut-on dire que la Phénicie ail un art, au vrai sens du
mot. Elle n'a pas créé de type architectural qui lui appartienne en
propre; elle n'a pas donné de la forme vivante une représentation, une
traduction qui lui soit personnelle. Partout, dans son architecture et
dans sa sculpture, nous avons trouvé des réminiscences et des imita-
tions. Ce peuple a beaucoup bâti et beaucoup sculpté; il faut donc bien
parler de son art; mais essaye-t-on de le définir, cet art s'évanouit en
quelque sorte sous le regard du critique qui cherche à en saisir le
principe. Comme ces composés chimiques qui ne sont pas stables, il
se décompose en ses éléments, que l'on reconnaît les uns pour égyp-
tiens, les autres pour chaldéens ou assyriens et parfois même, lorsque
nous avons affaire aux monuments les plus récents, pour grecs. Lorsque
l'on a séparé et classé tous ces éléments d'emprunt, il ne reste pour
ainsi dire plus rien au fond du vase où s'est faite l'analyse, et la
seule chose que la Phénicie puisse revendiquer comme sienne, c'est
la formule même et le titre du mélange. On remarque bien encore et
nous avons signalé dans les ouvrages phéniciens certaines dispositions
suggérées par des besoins spéciaux, comme celles qui concernent la
construction des enceintes fortifiées et l'aménagement des ports; on
peut aussi citer certaines particularités de style qui s'expliquent, comme
à Cypre, par les propriétés de la matière dont dispose le sculpteur;
LE ROLE HISTORIQUE DES PHÉNICIENS.
Dans le livre que nous avons consacré à la Phénicie et à cette île
de Cypre qui en est, à certains égards, comme le prolongement naturel
et l'annexe historique, nous avons fait à l'étude des arts industriels et
de leurs produits une place bien plus considérable que dans les livres
précédents. Rien de plus justifié que cette apparente disproportion.
A peine en effet peut-on dire que la Phénicie ail un art, au vrai sens du
mot. Elle n'a pas créé de type architectural qui lui appartienne en
propre; elle n'a pas donné de la forme vivante une représentation, une
traduction qui lui soit personnelle. Partout, dans son architecture et
dans sa sculpture, nous avons trouvé des réminiscences et des imita-
tions. Ce peuple a beaucoup bâti et beaucoup sculpté; il faut donc bien
parler de son art; mais essaye-t-on de le définir, cet art s'évanouit en
quelque sorte sous le regard du critique qui cherche à en saisir le
principe. Comme ces composés chimiques qui ne sont pas stables, il
se décompose en ses éléments, que l'on reconnaît les uns pour égyp-
tiens, les autres pour chaldéens ou assyriens et parfois même, lorsque
nous avons affaire aux monuments les plus récents, pour grecs. Lorsque
l'on a séparé et classé tous ces éléments d'emprunt, il ne reste pour
ainsi dire plus rien au fond du vase où s'est faite l'analyse, et la
seule chose que la Phénicie puisse revendiquer comme sienne, c'est
la formule même et le titre du mélange. On remarque bien encore et
nous avons signalé dans les ouvrages phéniciens certaines dispositions
suggérées par des besoins spéciaux, comme celles qui concernent la
construction des enceintes fortifiées et l'aménagement des ports; on
peut aussi citer certaines particularités de style qui s'expliquent, comme
à Cypre, par les propriétés de la matière dont dispose le sculpteur;