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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0090

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80 LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

fait est certain. Toutes les fois que les Phéniciens prennent le parti de
prêter un corps et un visage à leurs dieux, ils sont aussi franchement
anthropomorphistes que le seront plus tard les Grecs. On devine les
conséquences sur lesquelles nous voulions appeler l'attention : quand
les Phéniciens commenceront à livrer aux Grecs, encore presque bar-
bares, des modèles que ceux-ci s'empresseront d'imiter, ce que ces
images offriront à la vue, ce ne sera pas, comme en Egypte, d'étranges
combinaisons de la forme humaine et des formes animales les plus
disgracieuses; on ne trouvera guère, dans ces idoles, que les traits
de l'homme et ceux de la femme. La représentation sera sommaire
et gauche, on ne saurait le nier; mais encore aura-t-elle ce mérite
d'indiquer la vraie voie, celle qui conduira plus tard à créer des
chefs-d'œuvre. Ce ne sera môme pas un inconvénient que la brutalité
avec laquelle l'art naturaliste de la Syrie insiste parfois sur la diffé-
rence des sexes et sur leurs attributs caractéristiques. Cette insis-
tance éveillera la curiosité des apprentis qui s'essayeront à copier ces
images; elle leur donnera le goût d'étudier de très près la réalité,
dans le plus complexe et le pins délicat des corps organiques. C'est
ainsi qu'ils seront amenés à saisir la diversité des deux plans distincts
sur lesquels ont été ordonnées et construites par la nature toutes les
créatures vivantes, diversité qui s'atténue et s'efface presque entière-
ment dans ces figures d'animaux dont se contentait l'iconographie
religieuse de l'Egypte. Comme il arrive parfois quand l'élève est plus
intelligent que le maître et placé clans des conditions plus favorables,
les Grecs se trouveront ainsi avoir appris des Phéniciens ce que
ceux-ci ne savaient pas ou plutôt ce qu'ils ne savaient que très médio-
crement. A ce titre, dans les figurines de pierre ou d'argile que ces
navigateurs ont répandues sur toutes les côtes de la Méditerranée, on
peut reconnaître et saluer les sœurs aînées ou, pour mieux dire, les
aïeules de ces merveilleuses statues, de ces souriantes et nobles
déesses devant lesquelles les Grecs se prosternèrent et dont les débris
mêmes forcent encore aujourd'hui nos respects et notre admiration.

S 4. — l'écriture phénicienne

Dans cette histoire de Fart, nous n'avons pas pu ne point réserver
une place à l'écriture de l'Egypte et à celle de la Chalclée. L'écriture
cunéiforme, dans ses plus anciens monuments, laisse encore deviner
 
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