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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0886

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876

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

servait le tisserand égyptien, clialcléen ou (yrien ne différait guère de
relui que la navette parcourait sous la lente du nomade ou dans la hutte
du montagnard; c'était celui que Ton emploie encore maintenant là
où ces industries domestiques n'ont pas péri. Quand la Phénicie entra
en relations avec les tribus de l'Occident, celles-ci n'étaient déjà plus
au point de ne pas savoir tisser leurs vêtements; elle ne put donc
nourrir l'ambition d'habiller tout le genre humain avec les étoffes
qu'elle fabriquait ou qu'elle lirait de l'Egypte et de la Mésopotamie ';
mais du moins elle réussit à s'assurer le monopole de la fourniture
des vêtements de luxe. Partout, chez ses plus proches voisins comme
au delà des mers, en Grèce et en Italie, elle eut la clientèle des princes
et des riches, de quiconque prétendait se distinguer du commun par
la beauté des tentures et des lapis dont serait meublée sa maison et
par la somptuosité de son costume.

La valeur de ces étoffes pouvait tenir à des qualités d'un ordre
différent. 11 v en avait dont le mérite était dans la légèreté du tissu,
dans sa blancheur et dans sa transparence; tel était le cas pour les
mousselines égyptiennes : elles faisaient l'admiration de peuples qui
se sentaient incapables de donner au fil de lin ou de byssus celte
même finesse. D'autres devaient leur prix à leur chaude épaisseur
ainsi qu'à la variété capricieuse des dessins qu'y avait tracés la navette
du tisserand ; /tels étaient ces tapis qui, de temps immémorial, se
fabriquent en Asie, jusque chez les tribus les plus pauvres, par les
soins des femmes. Cartilage en fournissait aussi de très recherchés,
qui se lissaient peut-être dans l'intérieur de l'Afrique; on mentionne
aussi ses coussins brodés -. Enfin les plus estimées peut-être de toutes
ces étoffes étaienl celles qu'avait décorées l'agile aiguille de la brodeuse;

1. Le chapitre XXVII d'Ézéchiel, auquel nous avons déjà fait tant d'emprunts, indique
très bien que la Phénicie recevait tout à la fois des matières textiles qu'elle mettait en
peuvre et des tissus qu'elle consommait ou qu'elle plaçait. Ainsi Aram, c'est-à-dire tout
le pays compris entre la Palestine et l'Euphrate, fournissait aux Phéniciens le bysxus, qui
était peut-être le coton (v. 10). Damas livrait de la laine blanche (v. 18). En revanche,
il est question, dans cette même prophétie, a du fin lin d'Egypte avec des broderies »,
que rLyr faisait venir de la vallée du Nil (v. 7), des « couvertures pour s'asseoir à cheval »
qu'envoyait Dcdan, une contrée de l'Arabie (v. 20), et surtout des produits de grande
valeur qu'expédiait en ce genre la Mésopotamie :

Charan, Canné et Eden..,

Trafiquaient avec toi en belles marchandises.
En manteaux teints en bleu, en broderies.
En riches étoffes contenues dans des coffres
Attachés avec des cordes, faits en bois de cèdre,
Et amenés sur tes marchés » (v. 23 et 2J;.

2. Au cinquième siècle, ces tapis et ses coussins étaient importés à Athènes (Hermip-
pos, dans Athénée, f, i9).
 
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