Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0077

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA RELIGION. 67

dieu dont le culte s'est répandu jusqu'en Grèce et a été l'un des plus
célèbres de l'antiquité.

Des observations qui précèdent, il résulte que les titres donnés aux
plus augustes des dieux de la Phénicie n'étaient guère déterminés que
par l'élément géographique qu'ils renfermaient; ils devaient donc être
loin d'éveiller clans l'esprit des idées aussi nettes que le feront, chez les
Grecs, comme par leur seule vertu, des noms tels que ceux de Zeus,
de Hadès, de Poséidon, de Hermès ou d'Apollon; par là même, ils se
prêtaient moins à une traduction plastique. Aussi, malgré tous les
efforts de la critique, a-t-on quelque peine à définir la conception qui
se dérobe sous ces termes vagues de Baal, Melek, Adon et autres sem-
blables1. Ce que l'on y devine, par l'examen de certaines épithètes et
par certains rites, c'est un dieu-nature, adoré surtout dans la plus écla-
tante de ses manifestations, comme dieu solaire. Tous les Baalim
avaient revêtu ce caractère; mais celui dans lequel il était le plus
marqué, c'était le Baal de Gebal. ce Tammouz que Fou y invoquait aux
cris d'Adoniy Adoni, « mon Seigneur »2. Ce personnage fameux, qui
devint plus tard chez les Grecs un simple chasseur de Syrie, était pour
les Phéniciens le dieu-soleil lui-même, l'astre qiii semble mourir
chaque année avec les froids de l'hiver pour renaître au printemps;
aussi ces fêtes comportaient-elles des alternatives de scènes de deuil et
de scènes de joie qui se succédaient dans un ordre réglé par la tra-
dition.

Comme en Egypte et en Chalclée, le spectacle du monde organique,
où toute vie naît du rapprochement des sexes, avait suggéré l'idée
d'appliquer cette même condition au monde divin; à coté des dieux,
on avait eu les déesses, et on avait groupé par couples dieux et déesses;
à côté de chaque Baal, il y avait une Baalal, ou « maîtresse ». A Gebal,
cette déesse était adorée sous le nom de Baalat-Gebal ou « la maî-
tresse de Gebal » ; c'est elle qui est représentée dans la partie supé-
rieure de la stèle de lehawmelek (fig. 23). Sa réputation était grande
sur toute la côte; c'est d'elle que les Grecs ont fait la Beltis qu'ils
mentionnent comme une déesse syrienne. A Carthage, Tanit était la
parèdre de Baal-Ilammon. A Sidon et à Tyr, c'était Astoret qui jouait
le même rôle auprès du Baal-Sidon et du Baal-Melqart.

\. M. Berger signale encore un autre nom divin du même genre; c'est El, que l'on
rouve associé indifféremment aux noms de dieu et aux noms de déesse.

2. C'est probablement de là, et non directement du radical, qu'est venue la forme
grecque Adonis. Bkrger, la Phénicie, p. 20.
 
Annotationen