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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0076

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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

livres historiques de l'Ancien Testament, c'est celui de Baal. Baal
signifie « le Maître1 ». Ce terme paraît avoir été un titre honorifique
qui pouvait s'appliquer à toutes les divinités; de là cette expression,
Baalim, « les Baals », qui se trouve dans la Bible. Il y avait autant de
Baals, c'est-à-dire autant de maîtres, que de villes, que de lieux consa-
crés par un culte et par des rites particuliers. Le Baal adoré à Tyr, à
Sidon, à Tarse, sur le mont Liban, sur le mont Phégor devient, dans
ce système, Baal-Tsour, Baal-Sïdon, Baal-Tars, Baal-Lebanon, Baal-
Phégor. Derrière ces dénominations locales subsistait cependant, au
fond de l'esprit, la notion confuse de l'unité primordiale; c'est ce que
démontrent des expressions telles que Astoret-Sem-Baal, « Astarté
nom de Baal », en Phénicie, et, à Garthage, Tanit-Péné-Baal, « Tanit
face de Baal ». Dans ces formules et dans d'autres encore, le terme
Baal est pris, par une sorte d'abréviation, comme le nom propre du
dieu suprême; mais cependant il ne perdit jamais son sens plus général
et plus vague, qui se complétait par l'apposition d'un nom de ville ou
de montagne. C'est ainsi que Melqart, le grand dieu de Tyr, dont le
culte avait été porté au loin par les colonies tyriennes, n'était pas autre
chose que le Baal de la métropole. « Au seigneur Melqart, Baal de Tyr »,
dit une dodicace dans l'île de Malte2.

Dans ce nom de Melqart, qui nous est arrivé aussi par les Grecs, se
trouve comprise une autre des épithètes honorifiques par lesquelles
les Phéniciens aimaient à désigner leur principale divinité; c'est le
mot Molok ou Mélek, « le Roi »3. S'il entre très souvent dans la compo-
sition des noms d'hommes, jamais encore on ne l'a trouvé isolément,
comme nom de dieu; mais ce qui nous en montre très bien la valeur,
c'est le rôle qu'il joue dans la formation du titre que portait le dieu
tutélaire de Tyr, ce Melqart, dont les Grecs ont fait leur Mélikertès, un
dieu marin. Melqart est une forme contractée de Melek-Qart, « le Roi
de la ville ». Son nom complet était Baal-Melqart ou Melqart Baal-
Tsor, « Melqart maître de Tyr ». Le mot Adôn, « le Seigneur », était
employé de la même manière. C'est seulement à une époque assez
récente qu'il est devenu le nom propre d'un dieu, adoré surtout à Gébal,

1. Ph. Berger, br Vhrnicie, p. 19. Fr. Lenormaxt, Manuel d'histoire ancienne, t. III,
p. 127. De Vogué, Mémoire sur les inscriptions phéniciennes de l'ile de Cypre; 2e partie :
Considérations mythologiques (dans les Mélanges d'archéologie orientale, in-8°, Paris, 1878)

2. C. I. Sentit., 122 et 122 bis.

3. Les consonnes saules étant notées par l'écriture phénicienne, nous ne pouvons savoir
au juste comment ce mot se prononçait.
 
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