Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0100

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
90

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

a rien non plus, dans l'aspect des lettres, qui frappe les yeux et qui
dispose l'esprit à prendre au sérieux les idées exprimées. La Phénicie
n'a pas eu d'écriture monumentale ; sou alphabet épigraphique garde
toujours la physionomie d'un alphabet cursif (fig. 33). « Pas une seule
inscription phénicienne n'offre ces artifices par lesquels les Grecs et
les Latins soulignent en quelque sorte le texte écrit sur la pierre et
lui donnent un caractère architectural '. » Point de dispositions d'une
symétrie savante et calculée; pas de lettres de calibres différents ni
de majuscules dont les dimensions mettent en saillie les noms propres

33. — Cippe funéraire de Cypre. Corpus inscr. sentit. Pars I, pl. 8.

ou les mots importants. Tous les signes, de même taille, se suivent à
la file, avec leurs formes anguleuses et grêles, avec leurs longues
queues et leurs hastes inclinées en sens divers; les lignes ne sont pas
toujours droites ; elles n'ont d'autres limites que celles du champ où
elles sont tracées. Le scribe n'a certainement pas soupçonné qu'une
inscription puisse avoir sa beauté, pour le regard même de celui qui
ne saurait la comprendre; tout ce qu'il s'est proposé, c'est de graver
correctement sur la pierre un avis qui soit lisible et se fasse entendre
clairement. Dans son écriture comme dans son système de colonisa-
tion, comme dans son industrie et dans son art, le génie phénicien
n'a songé qu'au résultat immédiat et pratique ; il n'a visé que l'utile.

I. RiiNAN, Misait») de Phénicie, p. 834.
 
Annotationen