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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0124

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LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

de Gaulos et de Malte, au milieu de ces blocs que le maçon utilisait,
sans plus de façon, tels qu'il les recevait des rudes mains du carrier.
Au contraire, rien de plus aisé que de choisir, pour en faire des lin-
teaux, les plus allongées des pièces que l'on trouvait sur le chantier.
D'autres blocs, où l'outil avait bientôt ciselé une corniche, fournissaient
les couronnements, et l'on obtenait ainsi partout des lignes horizon-
tales. Tous les édifices devaient se terminer par des terrasses; aujour-
d'hui encore, c'est ce mode de couverture qui est le plus usité en
Syrie

On s'explique, par la disposition sur laquelle nous venons d'insister,
un autre caractère de cette architecture. Elle est née du rocher qu'elle
découpe en mille manières, où elle s'appuie, qu'elle continue et qu'elle
prolonge; elle se souvient et se ressent toujours de cette origine; on
comprend donc qu'elle n'ait pas eu de goût pour les constructions en
claire-voie et qu'elle n'ait fait qu'un usage médiocre et tout à fait
secondaire du support isolé, de la colonne.

Dans les ruines de tous les édifices vraiment phéniciens, on ne
trouve que fort peu de fragments de colonnes, et ces fragments sont
de petite dimension. En étudiant ces débris, on sent que la colonne
n'était guère employée que comme motif d'ornementation et comme
applique, sous forme de pilastre; elle ne servait pas, comme en
Egypte, en Perse et en Grèce, à porter les parties hautes du bâtiment,
les plafonds et les combles.

Réduite au rôle d'accessoire, la colonne n'a pas été divisée en plu-
sieurs membres, comme elle l'a été chez les peuples qui en ont tiré un
grand parti ; la taille de la pierre n'est pas venue en faire un corps
vivant, en séparant pour l'œil les différents organes qu'elle comporte.
Nous ne possédons pas une seule base phénicienne; mais ici, comme
en Assyrie, le chapiteau adhère au lut. La colonne est un monolithe,
ou si, comme dans certains monuments cypriotes du Louvre, elle se
compose de deux ou de plusieurs pièces, c'est au hasard que les sec-
tions se trouvent avoir été pratiquées, suivant la fantaisie de l'ouvrier
qui débitait la pierre; elles ne correspondent pas aux articulations
naturelles du support.

Après avoir remarqué ce caractère général, il ne nous reste plus
qu'à indiquer les particularités qui distinguent, je ne dirai pas la colonne
phénicienne, — il n'y a pas là des caractères assez constants et assez

i. « La voûLc est inconnue à la haute antiquité phénicienne, » dit M. Renan [Mission,
p. 408).
 
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