Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0154

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA PHKNICIE ET SES DEPENDANCES.

mœurs des races congénères. Celles-ci n'ont pour ainsi dire pas laissé
de monuments où la postérité puisse saisir le timbre de leur voix et le
sens de leurs paroles; mais, par bonheur, la Bible est là, la Bible où
les Juifs, en croyant ne parler que d'eux-mêmes, fournissent tant de
renseignements précieux sur tout un monde duquel ils ne se sont
démêlés et séparés que fort tard, sous leurs derniers rois et surtout
après le retour de l'exil, quand Jéhovah n'eut plus à craindre, sur le
mont Moriah, la concurrence des divinités étrangères.

En tirant parti des documents hébraïques, on arrive donc à mieux
comprendre les idées que les hommes de Tyr et de Sidon se faisaient
de la mort et de la vie d'outre-tombe, idées qu'il était nécessaire d'ana-
lyser et de connaître pour s'expliquer les efforts que ce peuple s'est
imposés en vue de la sépulture et les dispositions qu'il a le plus com-
munément adoptées dans son architecture funéraire. Ces idées ne dif-
fèrenl pas sensiblement de celles que nous avons rencontrées en Egypte
el en Chaldée; comme les Égyptiens, les Phéniciens appelaient la
tombe « la maison éternelle1 » ; aussi les monuments les plus importants
qu'ils nous aient laissés, ce sont les nécropoles de Maralh et de Sidon,
ce sont des tombeaux.

§ '2. — LA T 0 M B li E N P IIÉN1C1 E

En Phénicie et en Palestine, sur cette terre où partout affleure une
roche que les eaux ont déjà souvent commencé de creuser et que l'outil
le plus médiocre entame aisément, la caverne dut être la première
tombe. C'est ce que confirme la Genèse. On y voit que, pour les plus
anciens habitants de cette contrée, l'idée de sépulture se liait à celle
d une grotte assez spacieuse pour que tous les membres d'une même
famille pussent y trouver leur dernier asile. Quand Abraham perd sa
femme Sara, il acquiert d'Héphron le Ilélhien, pour le prix de quatre
cents sicles d'argent, la caverne de Macpéla, avec le champ où elle est
située et les arbres qui l'entourent; c'est là que sont déposés les corps
de Sara, du patriarche lui-même, d'Isaac, et, plus lard, de son fils
Jacob \

On utilisa d'abord les cavernes naturelles, puis la main de l'homme

1. L'expression se trouve dans une inscription funéraire de Malle (Corpus inscr. semit.
Pars I, n" 124).

2. Genèse, XXIII, XXV, XLIX.
 
Annotationen