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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0216

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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

des dépôts d'agrès et de provisions, où quelques hardis marchands
tenaient boutique ouverte chez les peuplades africaines, celtiques ou
ligures; c'est peut-être pourtant un de ces cimetières perdus en terre
barbare qui nous a fourni le sarcophage à tête sculptée de la Corse.

Le cas n'est pas le même pour les villes que les Phéniciens ont fon-
dées dans des pays que leur influence a profondément pénétrés : là,
qu'ils soient longtemps demeurés les maîtres ou qu'ils aient formé seu-
lement une partie notable de la population, leurs tombes ont pris trop
de place pour qu'il n'en soit pas resté sur bien des points des vestiges
importants, alors même qu'il ne s'agit pas d'une cité qui, comme
Garlhage, est devenue bien autrement populeuse et puissante que ne
l'avait jamais été sa métropole asiatique. Différentes circonstances
ont fait que certaines de ces nécropoles des îles de l'Orient et de l'Occi-
dent sont demeurées, presque jusqu'à nos jours, inconnues et closes;
elles ont ainsi bien mieux conservé leurs trésors que celles de la mère
patrie. Nous pourrons donc apprendre beaucoup en visitant tels de ces
cimetières, où n'ont pourtant jamais été enterrés que des personnages
très inférieurs en richesse et en dignité aux princes marchands de
Sidon et de Tyr. Ces tombes provinciales, comme on pourrait les appe-
ler, réservent à l'archéologue d'heureuses surprises; on y trouvera
parfois au complet telle série de monuments qui fait presque défaut
dans les tombes de la Phénicie. C'est ainsi que les poteries, si rares
sur la côte syrienne, abondent dans les sépultures cypriotes, et que
les tombeaux de la Sarclaigue fournissent une suite de scarabées plus
riche et plus variée que celle qu'il serait possible de former avec le
butin que l'on a tiré de tous les caveaux fouillés sur le continent.

Ce supplément d'informations , nous ne le demanderons pas aux
vallées du Liban et à la Dekaa ou Cœlé-Syrie1. Jusqu'à l'époque romaine,
cette région est restée très arriérée et très sauvage2. Le Liban, chez
Strabon, nous apparaît encore comme livré aux barbares et aux bri-
gands3. Des routes commerciales le contournaient au sud et au nord;
mais les Phéniciens n'entraient pas dans la montagne et n'y avaient
pas répandu leurs idées et leurs mœurs. 11 en était de même pour la
basse vallée de FOronte et pour l'oasis de Damas; partout là, c'était un

1. La seule nécropole taillée clans le roc que renferme celte région, celle de Bereilan,
près Baalbck, offre peu d'intérêt; on n'y trouve cpie des auges d'une forme très simple
et sans ornement. ])r Saulcy, Voyage autour de la mer Morte, Atlas, pl. L1V el LV.

2. Rknan, Mission, p. 83G.

3. Strabon, XVI, n, 18.
 
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