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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0238

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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

près d'un mètre et formé de neuf marches assez raîdes, conduit à la
porte, qui, haute de 2 mètres, offre, à son sommet, un arc à peine
sensible. Comme celles du caveau, les deux parois verticales qui enca-
drent l'escalier sont revêtues d'un stuc blanc, très fin et très résis-
tant ; ce sont là ces sépulcres blanchis auxquels Jésus compare les
Pharisiens '. La porte franchie, on entre dans une salle qui a 6m,70
de long, 3m,10 de large et seulement 2m,10 de haut. « Le caractère
principal des tombeaux carthaginois, c'est non seulement la simpli-
cité, mais l'économie. Tout est calculé pour occuper le moins de
place possible, et l'on ne donne qu'au strict nécessaire. L'escalier et la
porte ne laissent passer qu'une personne à la fois ; le plafond dépasse
de peu la taille d'un homme; nous allons voir que les morts eux-
mêmes n'occupent qu'une place très réduite. A droite et à gauche,
trois arcades sont figurées en relief sur le rocher; elles ont lm,75
d'ouverture, tandis que les espèces de pilastres qui les séparent ont,
à leur base, de 72 à 75 centimètres, et se détachent de la paroi par une
saillie de 35 centimètres "... Dans l'espace qu'embrasse chaque arcade
sont creusés symétriquement deux trous rectangulaires, qui ont
85 centimètres de hauteur sur 55 centimètres de largeur. La profon-
deur est de 2m,05, de sorte qu'il était facile d'y coucher un cadavre
tout de son long. On le faisait entrer la tête la première, les pieds étant
tournés vers l'extérieur, ainsi qu'on le constate quand on ouvre quel-
ques niches épargnées; ce sont les os des jambes qui s'y présentent
d'abord, tandis que les os du crâne se trouvent au fond 3. » On recon-
naît là ces niches taillées dans le rocher, ces fours à cercueil que nous
avons déjà trouvés en Phénicie. Le nombre en est porté ici à dix-sept
par les trois qui s'ouvrent dans la paroi du fond et par les deux qui
s'enfoncent dans le roc à droite et à gauche de l'escalier. Il est telle
tombe où il n'y a que trois de ces fours, et telle autre où on en compte
jusqu'à vingt et un. Toutes les tombes ne sont pas non plus précédées
d'un escalier ni d'une porte proprement dite ; on en rencontre où l'on
accède par un simple trou en manière de puits, et dans lesquelles on
pénètre par un orifice à peine assez large pour livrer passage à un
homme.

Nulle part d'ailleurs aucune trace de clôture, ni de gonds, ni de

1. Saint Mathieu, XXIII, 27. Saint Gkrysostome explique l'expression de l'Évangile par
ces mots : xàtpoi "/.s/piauevoi yd'bti) is xoù ànêiazta.

2. Beulé, Fouilles à Carthage, p. 132.

3. hl., ibid., p. 135.
 
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