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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0239

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LA TOMBE PHÉNICIENNE HORS DE LA PHÉNIGIE. 229

trous de scellement. Il est probable que pour fermer la tombe on
employait de grosses pierres, des dalles pesantes que l'on faisait glis-
ser de haut en bas et qui s'appliquaient hermétiquement sur l'ouver-
ture. Cette dalle, on ne pouvait la renverser, puisqu'elle venait buter
contre la dernière marche de l'escalier, dans une sorte de rainure
dont la place est marquée surla coupe et sur le plan (fîg. 165 et 166)1.

Une fois occupés, les fours, eux aussi, devaient être clos; leur
ouverture était murée avec des pierres et du mortier, et l'on appliquait
soit du stuc, qui se raccordait avec la décoration générale, soit une
pierre polie. Aujourd'hui, toutes les niches sont ouvertes et vides ;
c'est que la nécropole de Carthage, trop aisément accessible, a été plus
complètement encore ravagée et mise à sac que les nécropoles mêmes
de la côte syrienne. Elle avait tété pillée, dans l'antiquité, par les
légionnaires de Scipion et plus tard par les colons romains de Gaius
Gracchus et de César ; depuis des siècles elle est exploitée comme
carrière ; on vient y chercher un calcaire qui donne une chaux excel-
lente. Tout a donc été enlevé, objets déposés dans les caveaux et
inscriptions; il semble que celles-ci aient été autrefois très nombreu-
ses; on affirme qu'au-dessus de chaque four était jadis fixée une petite
plaque, où aurait été gravé le nom du défunt. Les trous de scellement,
dit-on, sont très visibles. Ils sont même si précis et si fins qu'ils
semblent n'avoir pu retenir qu'une plaque de bronze. C'est pourquoi
tous ces textes ont disparu ; le métal a été soigneusement détaché et
emporté par les dévastateurs2.

Jusqu'à ce qu'un heureux hasard ou des fouilles plus complètes
fassent retrouver une de ces plaques, nous ne saurions, malgré les
apparences, affirmer que chaque niche ait ainsi porté le nom de l'hôte
dont elle renfermait la dépouille mortelle, disposition qui n'a pas existé
ou qui du moins n'a pas laissé de traces dans les cimetières de la
Phénicie. Ce qui distingue surtout la nécropole carthaginoise, c'est
donc ce fait curieux et bien constaté que l'on ne rencontre pas ici ces
différences qui nous ont frappé, lorsque en Syrie et à Cypre nous pas-

1. Beulé, Fouilles à Carthage, pp. 129-131.

2. Id., ibid., p. 137. Le témoignage de Beulé est très formel; il est cependant sin-
gulier que dans le nombre pas une de ces plaques n'ait été retrous7ée, soit encore en
place, sous un éboulement qui l'aurait dérobée aux regards, soit tombée sur le sol et
mêlée aux terres qui remplissent à demi la plupart des caveaux et qui font que dans la
plupart d'entre eux on ne saurait se tenir debout. 11 y aurait là une rechercbe à instituer,
recberche qui supposerait plus de temps que Beulé n'en a pu donner a l'exploration et
à l'élude de cette nécropole.
 
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