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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0240

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LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

sions d'une ville à l'autre ou que dans une même nécropole nous
reconnaissions la marque d'époques et de modes successives. Ici, pas
de parties saillantes ni de pyramides extérieures, comme à Arad et
dans la campagne de Tyr ; point de gaines de momies, comme à Sidon,
ou de sarcophages couverts cle bas-reliefs, comme à Amathonte ; pas
de stèles ornées de moulures, de sphinx ailés et de lions, comme à
Golgos ; partout la nudité monotone de ce caveau blanchi à la chaux,
qui, un peu plus ou un peu moins spacieux, muni de fours plus ou
moins nombreux, reste toujours pareil à lui-même., comme si les
dimensions et le plan en avaient été fixés par la loi. Il ne faut pourtant
pas chercher là l'effet d'un règlement de police ou de prescriptions
hiératiques; cette absence de variété s'explique suffisamment par
l'histoire même de Cartilage. En comparaison des cités de la Phénicie
et de l'île de Cypre, Carthage est une ville moderne ; elle n'a point de
période archaïque. Ajoutez à cela qu'elle est en Afrique, c'est-à-dire
très loin de l'Egypte,de l'Assyrie et de la Grèce; elle a subi de moins
près et moins directement l'influence des grands peuples qui ont eu un
art original et puissant ; elle a donc eu sous les yeux moins de types
divers que la Phénicie et moins d'exemples à imiter ; elle s'est moins
encore mise en frais d'invention. Les colons tyriens qui ont fondé
Carthage ont apporté de la métropole l'habitude d'enterrer leurs morts
dans ces niches creusées à même le roc vif ; la nature du terrain leur
permettait de continuer à faire en Afrique ce que leurs pères avaient
fait en Syrie; ils n'ont donc rien innové; pendant cinq siècles, les
ouvriers qu'ils chargeaient de préparer et de décorer les tombes ont
patiemment et fidèlement reproduit les mêmes dispositions ; il n'est
pas de meilleure preuve de la pauvreté du génie carthaginois et de la
sécheresse de son imagination.

Si l'opulente Carthage, après avoir adopté un modèle de tombe, l'a,
sans se lasser, ainsi répété jusqu'à la dernière heure de sa vie indé-
pendante, les nécropoles des colonies phéniciennes de la Sardaigne
nous offrent plus de variété1. C'est qu'il y a là des villes qui n'ont cer-

1. Dans tout ce que nous disons de la Sardaigne, nous avons surtout pour guide et
pour autorité M. Ettore Pais. C'est un modèle de jugement et de science sobre et précise
que sa dissertation intitulée : la Sardegna prima del dominio romano (in-4°, Roma, 1881);
on la trouvera dans les mémoires de la Reale Accademia dei Lincei. Le chanoine Spano
avait commencé à attirer l'attention sur les antiquités découvertes en Sardaigne et à tenir
une note exacte des trouvailles; son Bullettino archeologico Sardo (1855-18G1) a rendu des
services inestimables et il est encore très utile à consulter. La Marmora, Elena, Cara et
Crespi, dont nous aurons plus d'une fois l'occasion de citer les ouvrages, ont aussi
recueilli de précieux matériaux; mais M. Pais est le premier qui ait abordé la question
 
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