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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0248

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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

que l'on n'a pu déchiffrer encore ; la lamelle est froissée, et d'ailleurs
les caractères sont d'une extrême finesse ; on les croirait tracés à la
loupe. Sur une de ces bandelettes ils sont certainement phéniciens;
ailleurs ils paraissent appartenir à cet alphabet du Saffa qui était
celui des Sémites du sud, c'est-à-dire des Arabes, vers le commen-
cement de l'ère chrétienne. On arrivera sans doule à lire ces inscrip-
tions; il est vraisemblable que Ton y trouvera des formules magiques,
des invocations destinées h protéger le repos du mort soit contre les
embûches des démons, soit contre les entreprises des violateurs de
tombes. Nous donnons l'image de deux de ces étuis (fîg. 183 et 184).

L'un est orné d'une tête de lion, et l'autre
d'une tête d'épcrvier; l'uréus surmonte les
deux têtes. L'anneau de suspension dont sont
munis les étuis ferait croire que ces objets
étaient attachés par une cordelette au cou
des morts; il serait même possible que les
personnages dans la tombe desquels ils oui
été retrouvés les aient, pendant leur vie,
portés comme talismans1.
183, m. - Étuis funéraires. Quant aux objets d'usage, tels que pote-

Spano, Buiiettino, t. iv. rjes e[ bijoux, qui ont été ramassés dans ces

lombes phœnico-sardes, ce n'est pas ici le
lieu de les décrire. La nécropole de Tharros a fourni quelques beaux
vases peints de style grec et un assez grand nombre de vases à couverte
noire qui paraissent de fabrique étrusque2; mais ce qui domine, ce
sont des vases de terre grise, décorés de bandes rouges parallèles et
d'étoiles; ils rappellent par leur décoration les vases cypriotes; ils
leur ressemblent, pour la forme, d'une manière frappante3. Quant à

1. Sur ces étuis et ce qu'ils renfermaient, voir Spano. Buiiettino, t. l\7, pp. 33-36.
Gara, Iscrizioni fenicie sopra monumenti délia Sardegna che appartengono al R. Museo in
Cagliari, p. 29. Un autre étui provenant de Tharros et terminé par une tête humaine a
été publié par Euting, dans la planche XXXVK de l'important travail qu'il a donné dans
les Mémoires de l'Académie de Saint-Pétersbourg, VIIe série, t. XVII. Un objet du même
genre a été recueilli à Malte (Pais, la Sardegna, etc., p. 88, n° 3). Renan signale des
objets tout pareils que l'on a trouvés à Saida; « on y lit, dit-il, des caractères hébraïques
d'assez basse épocpie, offrant la répétition des noms du dieu, avec un sens probablement
cabalistique (Mission, p. 393). » Rome même a fourni des pièces à peu près semblables,
au moins par leur forme extérieure (Bulletiino di correspondenza archeologica, 1880, p. I I ï:.
C'était donc un usage très répandu et qui persista très tard que celui de ces étuis où
l'on enfermait un charme, une prière ou une malédiction que l'on croyait douée d'une
vertu toute-puissante.

2. Pais, la Sardegna, p. 90 et n° 3.

3. id., ibid., p. 90.
 
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