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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0249

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LA TOMBE PHÉNICIENNE HORS DE LA PHÉNIGIE. 239

l'orfèvrerie et à la bijouterie, par le choix des motifs et par l'exécu-
tion, c'est à l'art asiatique qu'elles se rattachent, c'est de ses exemples
qu'elles s'inspirent.

Plus on examine de près les monuments qui sont sortis des nécro-
poles sardes, plus on sent combien la Sardaigne a été profondé-
ment pénétrée par l'influence sémitique ; elle est devenue et elle est
restée bien plus purement phénicienne que cette Cypre même qui
touche presque à la Syrie ; les Grecs n'y ont jamais pris pied. Le com-
merce a bien pu, vers le cinquième et le quatrième siècle, y introduire
quelques objets de prix achetés en Grèce ou en Etrurie ; mais ces
emprunts ont été rares et n'ont pas eu d'effet sur le goût et sur les
habitudes de la population des villes sardes. Tout ce que celles-ci
ont eu de civilisation, d'art et d'industrie, elles l'ont donc tiré de Tyr,
puis de Carthage, et ces relations étroites ont bien duré un millier
d'années. On ne saurait donc s'étonner que nous ayons fait à la Sar-
daigne sa place dans celte étude, et même cette place aurait été plus
large encore si nous avions disposé de documents plus exacts et plus
circonstanciés. Jusqu'au temps de la conquête romaine, la Sardaigne
n'a guère été qu'une dépendance extérieure et comme un prolonge
ment lointain de la Phénicie asiatique ou africaine. Ce caractère, elle
ne l'a perdu que très lentement sous l'administration des préteurs
romains; aujourd'hui même, assure-t-oii, dans les superstitions et
dans les usages de ces paysans, il subsisterait encore quelque trace des
croyances et des mœurs qui ont régné pendant la période dont nous
venons de décrire les monuments; il est telle fête populaire dans
laquelle on croit reconnaître le souvenir et la tradition des Adonies
syriennes *.

Un jour ou l'autre, on découvrira peut-être les traces des hardis
marins de la Phénicie et la poussière de leur dépouille mortelle sur des
rivages qui ne semblaient pas avoir gardé le souvenir de leur pas-
sage. Ces découvertes nous fourniront la solution de quelques pro-
blèmes secondaires; mais elles ne sauraient modifier sensiblement les
résultats que nous avons obtenus. Nous connaissons maintenant la
tombe phénicienne. Toute mal conservée qu'elle soit à peu près par-
tout, elle se laisse définir par quelques traits constants, qu'il est utile
de rappeler. Les Phéniciens n'ont jamais brûlé leurs morts ; ils leur
ont donné de tout temps une sépulture souterraine ; aux grottes nalu-

I. Pais, (a Sardegiin, etc., p. !J7 et n° o.
 
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