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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0252

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242 LA PHÉN1GIE Eï SES DÉPENDANCES.

un curieux passage de Tacite qui raconte, comme Suétone, que Ves-
pasien, pendant son séjour en Palestine, alla consulter l'oracle du
Carmel. « Le Carmel, dit-il, est sur la limite de la Judée et de la
Syrie; on appelle ainsi à la fois la montagne et le dieu. Le dieu n'a
point de statue ni de temple ; c'est la tradition des ancêtres ; il y a
seulement un autel très révéré1. » La main de l'homme n'intervient
là que pour construire un autel en pierres sèches, comme celui que,
sur ce même mont Carmel, Elie bâtit à l'Éternel, le jour où il y fait des-
cendre le feu du ciel sur les chairs de la victime, pour confondre les
faux prophètes de Baal2. Le sacrifice peut s'offrir, comme dit l'écri-
vain juif, « sur toute haute colline et sous tout arbre verdoyant3 ».
Quand, à l'époque gréco-romaine, on a voulu donner à quelqu'un de
ces hauts lieux une décoration architecturale, on s'est contenté d'en-
tourer d'une colonnade le sommet de la colline. A Bélat, au sud de
Tyr, on retrouve la trace d'un cle ces anciens sanctuaires; un bois de
lauriers, dont le feuillage élégant décore et cache à demi les ruines,
doit être le reste du bois sacré qui jadis entourait l'autel4.

Dans ce culte en plein air, point de rite qui fût apte à favoriser les
progrès de la sculpture et de l'architecture ; pas d'image ni de maison
du dieu ; mais les Phéniciens fréquentèrent l'Egypte, et ce fut elle qui
leur suggéra l'idée du temple. En effet, le seul temple qui subsiste sur
le sol de la Phénicie n'est pas autre chose qu'une réduction du temple
égyptien, qu'une imitation de ce type, appropriée à la nature du sol et
aux mœurs du pays. Nous voulons parler de l'édifice que les habitants
de ce canton appellent, avec beaucoup de justesse, cl-Maabed, « le
temple ». Gomme dans les édifices de la vallée du Nil, ce qui en est la
partie essentielle, le cœur et le centre, c'est un tabernacle, une cha-
pelle monolithe en pierre, où était enfermé soit un simulacre, soit un
symbole qui représentait la divinité 5. Nous avons déjà donné le plan
(fig. 39) et la vue perspective de l'ensemble (fig. 40) ; il nous reste à bien
faire comprendre la disposition de cette petite cella, qui est fermée de
trois côtés seulement et ouverte, comme l'enceinte elle-même, en face
de la vallée0. Le monument se compose de quatre pierres ; trois d'entre
elles sont interposées entre la base, gros bloc de rocher qui adhère au

1. Tacite, Histoires, 1I> 78. Suétone, Vespasien, o.

2. I. Rois, XVIII, 30-32.

3. 1. Rois, XIV, 23.

4. Renan, Mission, p. 687. Cf. pp. 691-692.
b. Histoire de l'Art, t. I, ch. îv, § 3.

6. Renan, Mission, pp. 63-08 et pl. X.
 
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