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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0285

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LE TEMPLE A GYPRE. 275

caire de Cypre. Les statues furent retrouvées couchées, le plus sou-
vent la face contre terre, sur ces dalles, sous une épaisse couche de
décombres, où l'on crut reconnaître des briques crues qui, tassées
et mouillées par les pluies, avaient fini par former une sorte de ciment
d'où il fut très difficile de dégager les fragments de sculpture.

Ceccaldi a étudié soit sur le terrain même, soit, un peu plus tard,
au consulat américain, ce qui était encore apparent de la construction
antique et tous les débris retirés des fouilles. Voici quelle restitution
idéale du temple de Golgos il trace d'après l'eu semble de ces données :
« Le temple était construit en briques séchées au soleil ou mattons,
formant quatre murs, dont la base était assise sur les pierres du sou-
bassement. Ces murs étaient revêtus, comme le sont aujourd'hui les
maisons des paysans cypriotes, d'un crépi blanc ou de couleur, imper-
méable à la pluie... Des piliers de bois, à chapiteaux lapidaires, sou-
tenaient à l'intérieur un toit qui était à double pente très peu sensible;
il formait ainsi terrasse, comme les toits cypriotes actuels. Ce toit se
composait de pièces de bois très rapprochées; par-dessus étaient
étendus des roseaux et des nattes recouverts d'une épaisse couche de
terre battue, qui résistait à l'humidité non moins bien qu'aux ardeurs
du soleil. L'extérieur du temple de Golgos devait donc être très
simple d'aspect. Dans l'intérieur, qui ne recevait de jour que par les
larges baies des portes, une foule immobile et silencieuse de per-
sonnages de pierre, aux traits et aux vêtements rehaussés de pein-
tures, entouraient, en perpétuels adorateurs, le cône mystique. Des
lampes de pierre, en forme d'éclicule, éclairaient dans les recoins les
ex-voto grimaçants pendus aux murs et les tableaux curieux dont
ceux-ci étaient garnis. Des bas-reliefs bizarres ornaient le pourtour
de l'édifice, où la lumière oblique se reflétait sur les dalles blanches
et polies »

Si maint détail de cette restauration reste purement conjectural,
l'ensemble en paraît très vraisemblable; mais la vraie question, celle
qui ne paraît même pas s'être posée dans l'esprit des explorateurs, c'est
celle de savoir si c'est bien le temple lui-même et non une de ses
dépendances qu'a retrouvé là M. de Cesnola. Sans doute la Phénicie.
comme l'Egypte et comme la Grèce, a pu avoir des temples bâtis sur
différents modèles; mais n'est-il cependant pas singulier que l'édifice
de Golgos, tel du moins qu'on nous le décrit, s'éloigne si fort de toutes

\. Monuments antiques de Cypre, pp. 47-48.
 
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