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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0284
274 LA PHENIGIE ET SES DEPENDANCES.
sur une sorte de chaise longue, portait encore sur son visage la trace
des douleurs de l'enfantement; une servante lui soutenait la tête1.
La donnée qui est commune à la plupart de ces sculptures confirme
l'hypothèse que nous a déjà suggérée la présence du cône ; la divinité
du sanctuaire devait être une déesse de l'amour et de la génération,
une des formes de l'Astarté sémitique. Cette déesse devait être aussi
invoquée comme celle qui rendait la santé et qui prolongeait la vie ;
on a trouvé dans le même endroit, moulées en terre cuite ou taillées
dans la pierre, des parties détachées du corps, consacrées en sou-
venir d'une guérison que des malades croyaient avoir obtenue par la
protection de la divinité ; ce sont des phallus, des bras et des
mains, des jambes e(
des pieds2.
Si le simulacre
divin , haut de près
d'un mètre, se dres-
sait à l'entrée ou au
fond de cette grande
salle, il ne l'habitait
207. — Piédestal pour deux statues. Hauteur, 0^/38; SClll. Elle était
longueur, 1^,16. Ceccaidi, p. 45. remplie de piédes-
taux dont chacun por-
tait jadis sa statue. La plupart étaient appuyés aux murailles; on en
compta jusqu'à soixante-douze contre la paroi orientale 3. D'autres,
plus grands et plus réguliers, dont chacun avait reçu deux statues
adossées (fig. 207), divisaient cette salle en cinq travées parallèles,
dans le sens de sa longueur. Le pavage était fait de dalles en cal-
1. Gesnola, Cyprus, p. 158.
2. The Cesnola collection of Cypriote antiquities, a descriptive and pictorial atlas (3 vol.
in-folio. James Osgood, Boston, 1884), t. I, pl. XXVII, XVIII et XIX. Nous avons fait de
très nombreux emprunts à ce bel ouvrage, où tous les monuments rapportés par M. de
Cesnola ont été reproduits avec un soin et une fidélité qui font bonneur à l'éditeur amé-
ricain. Nous ne saurions trop remercier MM. de Cesnola et Osgood du libéral empresse-
ment avec lequel ils ont mis à notre disposition les épreuves de leurs planches, bien
avant qu'elles fussent publiées. L'atlas comprendra 450 planches, dont le tiers environ
sera en couleur, et le reste en héliogravure. Chaque planche sera accompagnée d'une
notice descriptive. Le prix total en sera de 150 dollars. D'après le prospectus, le premier
volume doit contenir les objets de marbre, d'albâtre et de pierre, les statues colossales
et de grandeur naturelle, les statuettes, les bustes, têtes, bas-reliefs, offrandes votives
et sarcophages ; dans le second, on trouvera les bronzes, les objets d'or, d'argent, de
cristal de roche, de verre et les pierres gravées; le troisième volume sera réservé aux
produits de la céramique, vases et terres cuites, ainsi qu'aux inscriptions.
3. Cesnola, Cyprus, p. 140.
sur une sorte de chaise longue, portait encore sur son visage la trace
des douleurs de l'enfantement; une servante lui soutenait la tête1.
La donnée qui est commune à la plupart de ces sculptures confirme
l'hypothèse que nous a déjà suggérée la présence du cône ; la divinité
du sanctuaire devait être une déesse de l'amour et de la génération,
une des formes de l'Astarté sémitique. Cette déesse devait être aussi
invoquée comme celle qui rendait la santé et qui prolongeait la vie ;
on a trouvé dans le même endroit, moulées en terre cuite ou taillées
dans la pierre, des parties détachées du corps, consacrées en sou-
venir d'une guérison que des malades croyaient avoir obtenue par la
protection de la divinité ; ce sont des phallus, des bras et des
mains, des jambes e(
des pieds2.
Si le simulacre
divin , haut de près
d'un mètre, se dres-
sait à l'entrée ou au
fond de cette grande
salle, il ne l'habitait
207. — Piédestal pour deux statues. Hauteur, 0^/38; SClll. Elle était
longueur, 1^,16. Ceccaidi, p. 45. remplie de piédes-
taux dont chacun por-
tait jadis sa statue. La plupart étaient appuyés aux murailles; on en
compta jusqu'à soixante-douze contre la paroi orientale 3. D'autres,
plus grands et plus réguliers, dont chacun avait reçu deux statues
adossées (fig. 207), divisaient cette salle en cinq travées parallèles,
dans le sens de sa longueur. Le pavage était fait de dalles en cal-
1. Gesnola, Cyprus, p. 158.
2. The Cesnola collection of Cypriote antiquities, a descriptive and pictorial atlas (3 vol.
in-folio. James Osgood, Boston, 1884), t. I, pl. XXVII, XVIII et XIX. Nous avons fait de
très nombreux emprunts à ce bel ouvrage, où tous les monuments rapportés par M. de
Cesnola ont été reproduits avec un soin et une fidélité qui font bonneur à l'éditeur amé-
ricain. Nous ne saurions trop remercier MM. de Cesnola et Osgood du libéral empresse-
ment avec lequel ils ont mis à notre disposition les épreuves de leurs planches, bien
avant qu'elles fussent publiées. L'atlas comprendra 450 planches, dont le tiers environ
sera en couleur, et le reste en héliogravure. Chaque planche sera accompagnée d'une
notice descriptive. Le prix total en sera de 150 dollars. D'après le prospectus, le premier
volume doit contenir les objets de marbre, d'albâtre et de pierre, les statues colossales
et de grandeur naturelle, les statuettes, les bustes, têtes, bas-reliefs, offrandes votives
et sarcophages ; dans le second, on trouvera les bronzes, les objets d'or, d'argent, de
cristal de roche, de verre et les pierres gravées; le troisième volume sera réservé aux
produits de la céramique, vases et terres cuites, ainsi qu'aux inscriptions.
3. Cesnola, Cyprus, p. 140.