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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0298

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LA PHÉNIGIE ET SES DEPENDANCES.

comme une colonie argienne 1 ; il est certain que l'élément grec finit
par y prendre le dessus; mais la tradition lui donnait aussi pour
fondateur un tils de Cinyras2, et, pour les annalistes grecs, Cinyras
personnifiait la race phénicienne. Il serait donc possible qu'un comptoir
sidonien ait précédé à Curium les colons argiens et que, longtemps
même après l'arrivée de ceux-ci, la ville ait conservé une nombreuse
population sémitique, qu'elle soit restée tout au moins à demi phéni-
cienne. Ce qui tendrait à confirmer cette conjecture, c'est le fait, bien
attesté, que, lorsque les principales cités grecques de l'île se révol-
tèrent, au commencement du cinquième siècle, contre Darius, Stésénor,
roi de Curium, trahit la cause nationale; il réunit ses troupes h celles
des rois phéniciens du sud-est et à l'armée perse '. Quoi qu'il en soit,
si quelques objets, comme un beau vase de terre cuite, comme certains
bijoux et certaines pierres gravées, portent tout à fait l'empreinte de
l'art grec et proviennent d'Athènes ou des îles de la mer Egée, ce qui
domine à Curium, ce sont les monuments de fabrique orientale, phé-
nicienne et cypriote. Les intailles, sur métal ou sur pierre, sont une
des parties les plus riches et les plus intéressantes de la collection ; or
de beaucoup le plus grand nombre d'entre elles sont de travail assyrien,
égyptien et phénicien, ce dont il est permis de conclure avec toute
sécurité que l'influence du grand goût de la Grèce commençait h peine
de se faire sentir, dans l'île, même à la plupart des cités grecques,
lorsque fut clos le souterrain qui n'a été rouvert que de notre temps.

Dans quelles circonstances et à quel moment cette clôture a-t-elle
été opérée? C'est une question à laquelle il est difficile de répondre
avec quelque précision, mais que l'archéologue ne saurait cependant
éluder et passer sous silence.

Comme M. de Cesnola, nous sommes convaincus qu'en temps ordi-
naire le trésor ne se conservait pas dans les quatre chambres où il l'a
retrouvé4. Ainsi qu'il le remarque, on avait eu soin de paver ces cham-
bres avec de petits cailloux bleuâtres engagés dans un bain de ciment,
qui lui-même reposait sur une couche de sable; c'est ce que l'on fait
encore à Cypre, quand on construit une maison un peu soignée. Malgré
cette précaution, ces chambres ont dû toujours être fort humides; la
plupart des vases et autres ustensiles de cuivre et d'argent ont été

1. Strabon, XIV, vi, 3. Hérodote, Y, M3.

2. Etienne de Byzance, s. v. Koûpiov.

3. Hérodote, V, 113.

■i. Cesnola, Cyprus, p. 30b.
 
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