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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0299

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LE TEMPLE A GYPRE. -289

réduits en poussière par l'oxydation. Quand d'ailleurs un fidèle offrait
à la divinité ou sa propre image ou quelque objet de prix, ce n'était
pas pour que l'offrande fût enfouie dans une cave où personne ne la
verrait, où elle risquerait d'être oubliée par le dieu lui-même; on
aimait à se faire honneur de sa piété et de sa générosité. Si Éteandros,
roi de Paphos, avait consacré dans le temple de Curium deux lourds
bracelets d'or (fîg. 217), s'il y avait gravé en beaux caractères
cypriotes son nom et son titre1, son intention avait été certainement
que ce nom fût lu par tous ceux qui visiteraient le sanctuaire, que le
présent fût placé sous les yeux de la divinité à laquelle s'adressait cet
hommage. Le souterrain, nous n'en
saurions douter, n'était qu'une
crypte, une cachette où, en cas d'a-
larme, on déposait, jusqu'à ce que
le péril fût passé, ce que le temple
renfermait de plus précieux2. Les
chambres, creusées dans le roc vif,
étaient couvertes par le dallage du
temple. On n'y accédait que par un
passage étroit et bas, qu'il était
facile de combler avec de la terre,

line fois mis en SÛreté tollS les objets 217. — Bracelet d'or massif.

, . ! . 1 /1 ' l 1* m i Poids, 449 grammes.

dont le transport était facile ; cela Cesnola> Cy*ru$> p 306

fait, il faudrait fouiller, et fouiller

longtemps, pour trouver les deux marches par lesquelles on descen-
dait dans le couloir, puis pour vider ce couloir. On était assuré
désormais, tout au moins contre une surprise, contre l'avidité rapide
et violente de soldats vainqueurs.

Nous connaissons trop mal l'histoire intérieure de Gypre pour
savoir à quel moment et par crainte de quel danger les prêtres de
ce temple se décidèrent à enfouir ainsi leur trésor. On pourrait penser
à la lutte entreprise contre les Perses, en 500. Curium était d'abord

1. Si l'inscription ne s'aperçoit pas sur noire dessin, c'est qu'elle a été tracée à l'inté-
rieur du cercle, dans la partie du cylindre qui est baignée d'ombre. Il aurait fallu, pour
faire voir les lettres, en exagérer le creux.

2. En Grèce, le temple de Delphes avait aussi ses souterrains qui servaient au même
usage. Strabon raconte que, pendant la Guerre Sacrée, Onomarque y fit descendre des
hommes qui devaient chercher et enlever les trésors renfermés dans ces cryptes; niais il
se produisit un tremblement de terre; les ouvriers furent effrayés et s'enfuirent en aban-
donnant les travaux commencés (IX, m, 8).

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