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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0382

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372

LA PHCNIC1E ET SES DÉPENDANCES.

partielle du problème que leur posaient les besoins de l'agriculture et
les conditions particulières du climat avec lequel ils avaient à compter.

A Malle, où les sources sont rares et insuffisantes, on montre aussi
de belles citernes antiques, dont quelques-unes remontent peut-être
aux Phéniciens. Nous leur attribuerions volontiers la construction de
celle qui, connue sous le nom de Ghar-el-Gigantise voit encore très
bien conservée, près du port de Marsascirocco et de la ruine appelée
Borg-el-Nadur, où les savants mallais veulent reconnaître le temple de
Melqart. Elle est construite tout entière en grand appareil. Douze
piliers, formés de gros blocs posés de champ, y soutiennent de longues
architraves de pierre qui portent le plafond, formé des mômes maté-
riaux. Un escalier aux larges marches donnait accès à ce réservoir.
L'ensemble a un beau caractère de force et de simplicité1.

Nous aimerions à savoir comment étaient distribuées et meublées,
soit en Orient, soit en Occident, les habitations où les industriels et
les armateurs phéniciens avaient pu réunir tout ce que le monde connu
des anciens renfermait de richesses et d'objets de luxe ; mais les
détails nous manquent. On avait cru retrouver à Oum-el-Awamhl des
maisons phéniciennes, bâties dans l'appareil dit cyclopéen2; mais,
après les observations présentées à ce sujet par MM. Thobois et Renan,
il paraît bien difficile d'assigner une date quelconque à ces construc-
tions grossières, où abondent les débris d'anciens édifices; on ne peut
guère y voir que l'œuvre d'une population qui, peut-être assez lard,
s'est établie sur remplacement de la ville antique et en a utilisé les
matériaux3. Ce n'est pas là ce qui pourra nous donner l'idée des hautes
maisons des villes syriennes et cle Cartilage ; celles-ci devaient avoir
des cours intérieures entourées de portiques et, aux étages supérieurs,
des galeries ouvertes, en forme de loggia, comme disent les Italiens;
ce sont là des dispositions que le climat suffit à suggérer, et que nous
avons déjà rencontrées dans les édifices qui sont figurés sur les bas-
reliefs assyriens4. Pour établir ces galeries et pour leur donner même
une certaine élégance, il n'était pas nécessaire d'employer des maté-
riaux coûteux et difficiles à travailler. Le bois suffisait seul ou presque

1. Caruana, Report, p. 19. Ce qui nous a empêché de reproduire la planche qui repré-
sente cette citerne, c'est que, par suite d'une exécution négligée, elle contient certains
détails difficiles à comprendre, qu'il aurait fallu interpréter et corriger par conjecture.

2. Dr Saulcy, Voyage à la mer Morte, 1.1, pp. 46-47. De Vogué, Fragments d'un Voyage
en Orient, pp. 38, 41 et suivantes.

3. Renan, Mission, pp. 704-703 et pl. L, LU, L1V, LV.

4. Histoire de l'Art, l. Il, fi?. 76.
 
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