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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0381

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LES VILLES ET LEURS TRAVAUX HYDRAULIQUES.

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fraîches sous la voûte épaisse et sons la plate-forme qui la recouvrait,
mais elles restaient beaucoup plus pures, étant à l'abri de la poussière
et des sables que le vent soulève fréquemment par tourbillons dans ces
campagnes. Le mode de clécantage des eaux qui se rendaient clans le
bassin couvert était également amélioré. A la jonction du grand
bassin avec le réservoir carré, le mur était percé de trous qui, dans le
sens vertical, étaient éloignés l'un de l'autre d'un demi-mètre, depuis
le sol jusqu'à une certaine hauteur au-dessus des radiers. On bouchait
ces trous ronds avec des tampons pendant les pluies, lorsque les eaux
arrivaient troubles dans le grand bassin. Par ce procédé, les eaux
limpides pénétraient dans le réservoir carré, plus divisées qu'elles ne
l'étaient par latente qui mettait en relation les deux autres bassins, el
elles risquaient moins d'agiter le peu de vase qui pouvait s'être déposé
toui au fond des filtres.

Il y a donc là, dans cet édifice, deux systèmes de construction qui
se distinguent très nettement; dans l'un, ce sont des assises réglées
de moellons,* avec angles en pierres de taille el voûtes en voussoirs;
dans l'autre, ce sont des massifs de blocage. Murs, contreforts, mou-
lures même, tout est fait de cette maçonnerie compacte. Aucun de ces
deux appareils ne peut appartenir à l'époque moderne; il y a bien des
siècles que les nouveaux maîtres du pays, Maures et Arabes, ont perdu
L'habitude de ces travaux hydrauliques. Ils ne se sont même pas
donné la peine de réparer et d'entretenir les citernes des villes; à plus
forte raison n'ont-ils pas songé à établir dans la campagne des réser-
voirs de ce genre; là où ils ont voulu se ménager une réserve de liquide
ils se sont contentés de ce que l'on appelle en Tunisie les feskias, sorte
d'étangs entourés de mur, où les boues se sont tellement accumulées
que les eaux y sont puantes et malsaines. C'est donc certainement à
l'antiquité que remontent les deux parties de cet ouvrage, son ensemble
primitif et l'heureux complément qu'il a reçu plus lard. Si le caractère
de l'appareil autorise l'attribution aux Romains du filtre carré, les
deux bassins à ciel ouvert doivent être de main punique. On y remarque
une rare habileté à combiner les moyens en vue d'une fin donnée,
caractère qui s'accorde bien avec ce que nous savons de l'esprit inven-
tif et pratique des Phéniciens. 11 en est de même des dispositions
concertées pour décanter les eaux et pour permettre le nettoyage
successif des bassins; silesRomains ont, à certains égards, perfectionné
le système adopté par leurs devanciers, ceux-ci n'en ont pas moins le
mérite d'avoir, de très bonne heure, trouvé 'oui au moins une solution
 
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