Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0417

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES MATÉRIAUX ET LES PROCÉDÉS.

407

Si la Phénicie, à l'exemple de la Glialdée et de l'Assyrie, a modelé
des figurines en argile qu'elle a coloriées au pinceau, elle a emprunté
à l'Egypte le secret d'une autre fabrication ; elle a aussi façonné, en
très grande quantité, des statuettes formées de cette frite sableuse,
recouverte d'un émail blanc, vert ou bleu, que nous avons désignée
sous le nom de faïence égyptienne Il est parfois assez difficile de
distinguer les objets de ce genre qui sortent des ateliers phéniciens et
ceux qui ont été importés d'Egypte ; cependant on réussit, daus la
plupart des cas, par des observations de détail et par des comparaisons
minutieuses, à faire la différence. Les contrefaçons phéniciennes se
trahissent à divers signes. La provenance est un premier indice; les
Phéniciens ont bien tiré de la vallée du Nil, utilisé chez eux ou vendu
à leurs clients du dehors maintes denrées issues des fabriques de
Memphis et du Delta ; mais cependant ils trouvaient encore plus de profit
à placer sur les marchés étrangers leurs propres produits ; le prix de
revient de ces pastiches ne pouvait manquer d'être inférieur à celui des
originaux. 11 y avait en moins le transport, puis le bénéfice qui résultait
d'un travail moins soigné. Dans les terres émaillées que nous avons
quelque raison de croire phéniciennes, la glaçure est loin d'avoir la
solidité et l'éclat qu'elle présente dans les objets analogues qui sortent
des nécropoles égyptiennes; elle est plus mince et d'un ton moins
franc; on devine là, presque toujours, des objets de pacotille, comme
nous dirions aujourd'hui, fabriqués pour l'exportation; il est bien rare
de rencontrer, dans cette catégorie de monuments, des pièces vraiment
soignées. Cette exécution médiocre est un des traits par lesquels
d'ordinaire se signale ce que l'on peut appeler la faïence phénicienne.
Enfin il est un dernier caractère auquel on la reconnaît : c'est que les
types y sont presque toujours altérés ; dans ces ouvrages, à côté
d'éléments égyptiens, on en distingue qui sont puisés à d'autres sources,
qui révèlent l'étude d'autres modèles ; les hiéroglyphes qui figurent sur
certaines de ces figurines n'y jouent qu'un rôle purement décoratif et
bien souvent sont jetés au hasard dans le champ et ne présentent
pas de sens. C'est toujours cet éclectisme qui emprunte de droite et de
gauche, ce travail perpétuel de combinaison et d'adaptation qui valut
aux Phéniciens, à défaut de la gloire du grand art, de si beaux béné-
fices et une fortune si brillante et si durable.

Voici un échantillon de ces statuettes en terre émaillée que l'on

I. Histoire de l'Art, t. I, pp. 820-826.
 
Annotationen