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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.
siond ; mais ce qui est surtout intéressant, c'est l'usage qu'ils en ont fait
pour modeler des figurines en terre cuite, où ils se sont représentés
eux-mêmes ainsi que les dieux qu'ils adoraient. « Ces figurines, qu'elles
proviennent du nord ou du sud cle la Phénicie, sont d'ailleurs toutes
fabriquées avec les mêmes argiles, de nature ferrugineuse, d'une cou-
leur orangée qui tire sur le rouge. Cette terre est déjà épurée avec assez
de soin pour qu'il soit souvent difficile de la distinguer des terres plas-
tiques employées de préférence dans d'autres pays, notamment en
Grèce et dans les îles grecques de la côte d'Asie. Les ouvrages les
plus anciens sont d'un ton plus rouge ; ils contiennent souvent des
paillettes vitreuses et sont sujets à se fendiller.
Toutes ces figurines attestent l'emploi, au moins
partiel, du moule et la pratique du moulage en
creux, ce qui indique une époque assez avancée de
la technique2. » Quelques-unes d'entre elles, par
exemple les groupes qui représentent des atte-
lages de voyage ou de guerre (fi g. 145), forment
des pièces assez compliquées, dont certaines par-
ties sont modelées et montées à la main, tandis
que les évidements sont découpés à l'aide d'une
lame tranchante ; mais les petites figures qui
entrent dans ces ensembles sont creuses et estam-
pées au moule3. Comme l'Assyrie et comme plus
tard la Grèce, la Phénicie a peint ses terres cuites;
les teintes qu'y a mises le pinceau, très apparentes au moment de la
découverte, sont encore visibles sur nombre de ces statuettes ; quel-
quefois toute la figure a été couverte d'un ton analogue à celui que
les Egyptiens étendaient sur leurs statues de calcaire, dans les parties
nues, pour indiquer la coloration des chairs viriles; alors les cheveux
cl les sourcils s'enlèvent en noir sur un fond rouge-brun,l. Ailleurs on
trouve des traces plus ou moins sensibles d'un rose, d'un vert et d'un
bleu, qui servaient à distinguer les différents détails du costume ou h
mieux détacher certains accessoires. Ces couleurs sont appliquées d'or-
dinaire sur un engobe jaunâtre 5.
\. Histoire de l'Art, t. III, pp. 183-185 et fig. 130.
2. Heuzey, Catalogue, p. 64.
3. Ici., ibid., p. 65.
4. Id., ibid., p. 59.
5. Id., ibid., pp. 71,79, 88.
278. — Statuette
de bronze.
Collection Peretié
Hauteur, 0m,45.
LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.
siond ; mais ce qui est surtout intéressant, c'est l'usage qu'ils en ont fait
pour modeler des figurines en terre cuite, où ils se sont représentés
eux-mêmes ainsi que les dieux qu'ils adoraient. « Ces figurines, qu'elles
proviennent du nord ou du sud cle la Phénicie, sont d'ailleurs toutes
fabriquées avec les mêmes argiles, de nature ferrugineuse, d'une cou-
leur orangée qui tire sur le rouge. Cette terre est déjà épurée avec assez
de soin pour qu'il soit souvent difficile de la distinguer des terres plas-
tiques employées de préférence dans d'autres pays, notamment en
Grèce et dans les îles grecques de la côte d'Asie. Les ouvrages les
plus anciens sont d'un ton plus rouge ; ils contiennent souvent des
paillettes vitreuses et sont sujets à se fendiller.
Toutes ces figurines attestent l'emploi, au moins
partiel, du moule et la pratique du moulage en
creux, ce qui indique une époque assez avancée de
la technique2. » Quelques-unes d'entre elles, par
exemple les groupes qui représentent des atte-
lages de voyage ou de guerre (fi g. 145), forment
des pièces assez compliquées, dont certaines par-
ties sont modelées et montées à la main, tandis
que les évidements sont découpés à l'aide d'une
lame tranchante ; mais les petites figures qui
entrent dans ces ensembles sont creuses et estam-
pées au moule3. Comme l'Assyrie et comme plus
tard la Grèce, la Phénicie a peint ses terres cuites;
les teintes qu'y a mises le pinceau, très apparentes au moment de la
découverte, sont encore visibles sur nombre de ces statuettes ; quel-
quefois toute la figure a été couverte d'un ton analogue à celui que
les Egyptiens étendaient sur leurs statues de calcaire, dans les parties
nues, pour indiquer la coloration des chairs viriles; alors les cheveux
cl les sourcils s'enlèvent en noir sur un fond rouge-brun,l. Ailleurs on
trouve des traces plus ou moins sensibles d'un rose, d'un vert et d'un
bleu, qui servaient à distinguer les différents détails du costume ou h
mieux détacher certains accessoires. Ces couleurs sont appliquées d'or-
dinaire sur un engobe jaunâtre 5.
\. Histoire de l'Art, t. III, pp. 183-185 et fig. 130.
2. Heuzey, Catalogue, p. 64.
3. Ici., ibid., p. 65.
4. Id., ibid., p. 59.
5. Id., ibid., pp. 71,79, 88.
278. — Statuette
de bronze.
Collection Peretié
Hauteur, 0m,45.