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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0463

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LA SCULPTURE PHÉNICIENNE EN OCCIDENT. 458

le plus grand nombre de ces figurines ont été modelées en Sardaigrie
même, avec l'argile du pays1. Les savants sardes ont trouvé dans le
pays des moules de statuettes ; ils croient aussi reconnaître dans le
voisinage des nécropoles les bancs d'argile d'où auraient été tirées
les figurines que leur livrent ces cimetières -.

Les nécropoles de Gartbage même et du reste de l'Afrique phéni-
cienne, depuis longtemps violées ou non encore découvertes, n'ont
livré jusqu'à présent à la curiosité de l'archéologue que bien peu de
figurines; sauf une seule, qui n'est qu'un fragment, toutes les statuettes
provenant de Carthage que possède le Louvre portent la marque très
sensible de l'influence du style grec3. Dès le cinquième siècle, l'art
des Hellènes, dans sa nouveauté, dans tout l'éclat de ses créations
incessantes, régnait sur toute la Méditerranée et prenait de plus en
plus, dans le monde antique, le caractère d'un art international; vers
ce temps ou, au plus tard, dans le courant du quatrième siècle,
Carthage, grande ville de commerce, en rapports continuels avec les
Grecs de la Sicile et de l'Italie, avec les Étrusques, avec les popula-
tions demi-hellénisées de la Campanie et du Latium, dut abandonner
au moins en partie les formes pauvres et démodées de l'industrie
phénicienne et se laisser gagner aux séductions de ce goût supérieur
qu'elle voyait régner partout autour d'elle. Il y a des époques où l'art
n'a plus de patrie; il se propage avec les besoins de la vie élégante
et franchit facilement les limites tracées par les religions et par les
races4.

1. Ces deux fragments ont été soumis à l'examen de M. Heuzey, qui nous a remis
à ce sujet la note suivante : « La terre des deux fragments do terre cuite qui m'ont été
confiés n'est pas la même que celle des figurines du Louvre qui ont été trouvées en
Phénicie.

« Le premier fragment est fait d'une terre tendre et peu consistante, qui se raye à
l'ongle ; elle est d'un gris jaunâtre; elle a été pétrie à l'état brut et reste toute mêlée de
paillettes vitreuses et de gravier. Elle contient des éléments minéraux que l'on pourrait
étudier avec profit au microscope.

<c Le second est d'une terre rouge brique, déjà moins grossière et plus épurée, de
dureté moyenne, qui contient encore des paillettes vitreuses; mais l'aspect de la cassure
offre un grain inégal qui ne se retrouve pas dans les pièces fabriquées en Phénicie.

<( Tout porte à croire qu'on a là les produits d'une fabrication tout à fait locale. »

M. Murray, qui a sous les yeux, au Musée Britannique, une suite assez riche de figu-
rines provenant de Tbarros, y remarque aussi deux variétés principales d'argile, l'une
d'un brun pâle, l'autre d'un rouge brique : « Nos terres cuites de Sardaigne, m'écrit-il,
me paraissent avoir, dans l'argile et dans la fabrique, un caractère local, comme si elles
avaient été faites en Sardaigne d'après des moules apportés de Phénicie. »

2. Spano, Bull. arch. sardo, t. IV, p. 129-131. Lettre de M. Vivanet du 19 février 1884.

3. Heuzey, Catalogue, n° 240 à 245.

4. là., Ibid., p. 100.
 
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