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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0477

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RÉSUMÉ DE LA SCULPTURE PHÉNICIENNE.

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petite ou grande et à quelle coupe de visage on les reconnaissait tout
d'abord sur quelqu'un de ces marchés internationaux de la Méditer-
ranée où ils se rencontraient avec des Grecs, des Latins et des
Étrusques.

Cette indécision et ce vague de la forme s'expliquent par ce fait
que l'art phénicien, dans tout le cours de sa longue activité, n'a jamais
cherché son inspiration dans la nature étudiée directement, avec une
sincérité naïve ; il a toujours eu les yeux fixés sur les produits d'un
art étranger, de celui qui, par l'effet des circonstances, se trouvait, à
tel ou tel moment, avoir dans le monde oriental le plus de prestige et
d'ascendant. C'est surtout à l'aide des terres cuites que nous pouvons
nous faire une idée de l'ordre dans lequel se sont succédé les influences
qui se sont exercées l'une après l'autre sur la plastique phénicienne;
ces figurines sont assez nombreuses, en comparaison des sculptures
sur pierre; elles forment des séries moins incomplètes et qui four-
nissent de meilleurs éléments d'appréciation1.

Vassaux de l'Egypte, où beaucoup d'entre eux étaient allés s'éta-
blir, les gens d'Arad, de Gébal, de Sidon et de Tyr ont dû commencer,
vers le temps des grandes dynasties thébaines, à copier les modèles
égyptiens; mais il ne semble pas qu'il nous soit parvenu un seul
monument de ces âges reculés, où les premiers ouvrages des artisans
de la Syrie ne pouvaient guère être que des pastiches plus ou moins
imparfaits des sculptures qui décoraient les temples, les tombes et les
maisons des contemporains de Séti et de Ramsès. Peut-être un jour
découvrira-t-on des œuvres qui remontent à cette période où la
Phénicie ne relevait que de l'Egypte ; mais, pour le moment, les
figurines en argile qui paraissent les plus anciennes sont celles où
l'on sent l'influence du style assyrien. La parenté est évidente, et
on ne saurait y voir des objets importés. Toutes ces figurines ont été
trouvées en Phénicie; de plus, par la qualité comme par la prépara-
tion de la terre et le choix des types, elles se distinguent nettement
de celles qui ont été recueillies en Mésopotamie. Ces statuettes sont
bien le produit d'une industrie locale.

\. Dans toute celte étude sur le style des terres cuites phéniciennes et sur les imita-
tions dont elles portent la trace, nous suivons pas à pas M. Heuzey qui, dans son Cata-
logue, les a étudiées avec un soin si minutieux et une sagacité si pénétrante, pour aboutir
ainsi à des vues très neuves à propos de l'action que l'archaïsme grec a eue sur la plas-
tique de la Phénicie, vues où nous entrons pleinement. Nous renvoyons le lecteur qui
voudrait étudier la question de plus près aux pages si nourries dans lesquelles M. Heuzey
a donné ses preuves.
 
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