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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0486

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476 LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

où se sont établies les anciennes colonies grecques, et tout d'abord à
Rhodes, où les figurines de ce genre forment, avec les vases peints de
style local, le gros du butin recueilli dans la nécropole de Camiros.
Des spécimens du même style ont été signalés à Samos et en Grèce;
les anciennes 1 erres cuites de Mégare, sans être tout à fait semblables,
appartiennent à la même famille. La Sicile en a fourni une quantité
assez grande, tirée notamment des tombeaux de la région de Syracuse.
Enfin, on les retrouve à dîmes, en Apulie et jusque dans les sépul-
tures étrusques l. »

Le problème qui se trouve ainsi posé est l'un des plus graves et
des plus compliqués que l'historien rencontre sur sa route. La solution
en a, croyons-nous, été donnée par M. Heuzey, auquel nous laissons la
parole : « Les archéologues qui croient que l'archaïsme grec est sorti
tout formé des ateliers de la Phénicie ne pouvaient manquer de s'auto-
riser de ces faits. Non seulement ils soutiennent qu'une pareille
diffusion des mêmes types est uniquement due à l'extension de la
navigation phénicienne; mais encore, lorsqu'ils trouvent dans les
vieilles sculptures helléniques les caractères qui sont particuliers à
la série de figurines que nous étudions, ils les notent avec insistance
comme autant de traits empruntés par les premiers artistes grecs à
ce qu'ils nomment le type phénicien; mais, pour que nos terres cuites
leur donnassent raison, il faudrait admettre une troisième époque de
l'art phénicien, qui serait la période originale et créatrice de cet art :
les Phéniciens, après avoir passé par des contrefaçons assez médiocres
du style égyptien et du style assyrien, auraient fini par se créer un
style nouveau, distinct des deux autres et vraiment national. Or cette
proposition me paraît inadmissible, et tous les faits ci-dessus énoncés
tendent plutôt à une conclusion contraire.

a S'il faut dire ici toute ma pensée, cette dernière série de figu-
rines trouvées en Phénicie me paraît relever de l'art grec archaïque,
tel qu'il tlorissait au sixième siècle dans les colonies de l'Asie
Mineure, encore mêlé de beaucoup d'éléments orientaux, mais déjà
maître de ses principes et doué d'une puissance originale qui lui
assurait l'avenir. Dès cette époque, les Phéniciens commencèrent à
subir l'ascendant, ce que j'appellerai Yaction en retour de l'art nouveau,
surtout à partir du moment où la conquête perse les réunit aux Grecs
d'Asie comme sujets d'un même empire. Ils importèrent chez eux les

i. Heuzey, Catalogue, p. 84.
 
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