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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0579

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LES FIGURES DE DIVINITÉS. 560

et de plus laid que cette figure. Aux oreilles énormes et velues en
dedans s'ajoutent de courtes cornes; en arrière de celles-ci, sur le
sommet de la tête, on voit un trou où était peut-être fixé un bouquet
de plumes semblables à celui qui surmonte la tête du dieu sur les
scarabées auxquels nous venons de renvoyer le lecteur. Des bords de
ce trou partent toutes les mèches de cheveux; les unes, courtes et
frisées, sont rabattues sur le front; les autres, longues et lisses, sont
ondulées sur l'occiput, puis se partagent en trois gros faisceaux qui
tombent sur la nuque et sur les épaules. La barbe, taillée en carré,
est divisée en petites boucles dont l'exécution rappelle les barbes des
colosses assyriens. Il y a sur les bras des chevrons qui ne peuvent
guère être qu'un tatouage, sorte de parure barbare que nous offrent
quelques représentations égyptiennes du dieu Bes J. Partout, sur la
poitrine, sur les épaules et sur les cuisses, la pierre est piquée de
traits qui représentent des poils. Une peau de lion, maintenue par une
boucle, est nouée autour des reins. Le dieu tient dans chaque main la
patte postérieure d'une lionne dont les pattes de devant touchent le
sol. La tête de la lionne, qui était ajustée à l'aide de tenons, manque
aujourd'hui; la gueule de l'animal servait certainement d'orifice à
une fontaine; car la pièce de rapport s'appliquait sur un trou rectan-
gulaire qui communique par un conduit horizontal avec une ouverture
située à la partie postérieure de la statue.

Les Grecs ont fait plus tard jouer le même rôle à Silène; l'eau
jaillissait de l'outre que ce personnage portait sur son épaule ou
pressait entre ses bras; or le type de Silène est un de ceux qui
paraissent avoir emprunté plus d'un trait au Bes asiatique 2.

Quel nom convient-il de donner au colosse d'Amathonte? Par ses
cornes, par sa large face aux yeux ronds et aux épais sourcils, par la
villosité du tronc et des membres, ce personnage tient du Faune et
du Silène; mais Silène n'est pas un dompteur de monstres, et
d'ailleurs, comme on l'a déjà fait remarquer, Cypre n'a pas encore
fourni de monument qui se rattache, de près ou de loin, au cycle
dionysiaque3, On n'y a trouvé ni statues de pierre, ni figurines en
terre cuite qui représentent ou Bacchus lui-même ou quelqu'un des
génies qui forment son cortège. La déesse asiatique était, à Cypre, trop

1. Histoire de l'Art, t. T, flg. 549.

2. C'est surtout à faire ressortir ces analogies entre le type de Bes et celui de Silène
qu'est consacré le mémoire de M. Heuzey qui est cité à la page précédente.

3. Heuzey, Catalogue, p. 178.

t. m. 72
 
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