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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0591

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LES HOMMES.

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tenaient compagnie aux morts ; les autres ont été recueillies sur l'em-
placement des temples et de leurs enceintes, où, par leur seule pré-
sence, elles prolongeaient la prière et perpétuaient l'hommage du
fidèle1. Cette différence d'origine a son importance; mais elle ne suffit
pas à fournir les éléments d'une classification. Dans nos musées, les
deux catégories d'objets sont confondues; il est parfois impossible de
savoir si tel monument a été trouvé dans une nécropole ou dans
le voisinage d'un sanctuaire. En général, les figures qui ont été jadis
déposées dans la tombe sont de petite dimension; les fouilles des
temples ont fourni les statues qui approchent de la grandeur naturelle
ou qui la dépassent; mais les riches seuls pouvaient faire les frais
d'offrandes aussi coûteuses; quand le dévot était de moyenne ou
d'humble condition, il fallait bien que les dieux se contentassent d'une
statuette de pierre ou d'argile. En l'absence de renseignements qui
bien souvent font défaut, nous n'avons pas de critérium qui permette
de faire à coup sûr le départ des monuments entre les deux séries que
nous avons distinguées. Ce qui convient donc le mieux, pour distribuer
ces figures dans un certain ordre, c'est de tenir compte surtout de
leur ancienneté relative et de leur signification probable.

Dans les tombes qui, comme celles à'Alambra, paraissent appar-
tenir à la plus haute antiquité, on a découvert, en même temps que les
idoles dont nous avons donné quelques échantillons (fig. 149), maintes
figurines qui représentent des soldats à pied, à cheval ou montés dans
des chars de guerre. Beaucoup d'entre elles sont de l'exécution la plus
barbare; la forme y est à peine ébauchée; le vêtement n'y est indiqué
que par quelques raies de couleur rouge ou noire. Les ouvriers qui
travaillaient aux fouilles de Cypre pour le compte de MAI. Geccaldi,
Cesnola et Lang avaient un terme à eux pour désigner cette sorte de
statuettes. Lorsqu'on les interrogeait sur le contenu de telle ou telle
tombe, si celle-ci ne leur avait fourni que des monuments de ce genre,
ils répondaient : « Nous n'y avons rien trouvé que des pauvres, x\ tcotè
Tûapà «pTcoyo'jç. »

Ces pauvres, ces ébauches dont beaucoup semblent modelées par le
doigt d'un enfant, ont pourtant leur intérêt; dès que ces images cessent
d'être tout à fait informes, elles font connaître le costume et l'arme-
ment des guerriers cypriotes. Nulle part on ne saisit mieux le caractère
de ce bonnet conique que nous ont déjà offert les grandes statues do

I. Voir plus haut, pp. 257-258, et ch. vi, § 3.
 
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