Perrot, Georges; Chipiez, Charles: Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre (Paris, 1885)

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LA PHENICIE ET SES DÉPENDANCES.

auxquels ils appartenaient ; on aimait à les reproduire, sans doute pour
la lointaine antiquité dont ils éveillaient le souvenir dans l'esprit;
ils étaient devenus ainsi comme une sorte de lieu commun, un motif
courant de décoration par l'écriture *.

Les hiéroglyphes n'auraient pas suffi à fournir la matière d'une
décoration un peu variée ; les graveurs ont mis sur ces cachets toutes
sortes de motifs plus ou moins fidèlement empruntés au répertoire de
l'art égyptien. Il y a de purs symboles; tel est le dessin formé par un
disque surmonté d'une coiffure osirienne et flanqué de deux uraeus
(fig. 464). Ailleurs c'est l'ureeus ailé, qui a au-dessus de sa tète le
croissant et le disque (fig. 465), Il y a aussi des personnages et des

sarde. sarde. sarde. Cornaline. sarde. Jaspe.

Bullettino, 1.1, p. 120. Bullettino, p. 120. Crespi, Catalogo, pl. A. Crespi, Catalogo, pl.A.

scènes parfois assez compliquées. Ici c'est un dieu à tête d'épervier
qui, la double couronne au front, est en adoration devant une statuette
ithyphallique posée au-dessus d'un cartouche (fig. 466). Là un dieu à tête
d'ibis est debout, le sceptre en main, au-dessous du globe ailé (fig. 467).
Trois personnages à tête de chien, des Anubis, occupent la partie
inférieure d'un cachet; dans le haut, un fer de hache, un cartouche
et un aigle (fig. 468). Enfin, comme dernier échantillon de ces thèmes

1. Voir au sujet de ces restitutions une note de Mariette dans Renan, Mission de
Phénicie, p. 854. M. Ebers, dans l'article cité plus haut, est tout à fait du même avis. On
ne s'étonne pas que M. Renan ait rencontré en Syrie des scarabées avec le cartouche
de Thoutmès III (Mission de Phénicie, p. 490); on pourrait dire qu'ils y ont été portés
par les armées égyptiennes; mais ce qui prouve que ces scarabées, authentiques ou
contrefaits, ont été l'objet d'un commerce assez actif, c'est qu'on les recueille dans des
îles et sur des terres où jamais un sujet des rois thébains n'a mis le pied. A Cypre on a
retrouvé, sur des intailles de ce genre, les noms de Mycérinus et de Thoutmès III (A. de
Cesnola, Salaminia, p. 137-139); or ce n'est qu'au temps des princes saïtes que Cypre
a été, pendant très peu de temps d'ailleurs, rattachée politiquement à l'Egypte. Quant à
Rhodes, jamais elle n'a même été menacée par l'ambition des Pharaons; or Salzmann
y a ramassé dans une tombe un scarabée avec le cartouche de Khoufou, le Chéops des
Grecs (Revue archéologique, 1863, t. VIII, p. 2).