Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0695

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA CERAMIQUE CYPRIOTE. 685

trefois, certains modèles, surtout dans les grandes pièces, sont restés
presque les mêmes qu'il y a trois mille ans *.

Ce qu'il y a, semble-t-il, de plus ancien et de plus primitif dans
toute la céramique cypriote, ce sont les vases qui sont sortis en quantité
considérable de la nécropole <XAlambra, près de Dali; les uns sont
faits d'une terre noire dont le ton fait songer à ces vases de Chiusi
que les Italiens appellent di bucchero nero; la matière des autres est
une terre rouge analogue à celle des fourneaux de pipe turcs ; dans
l'un et l'autre cas, un simple polissage suffisait pour donner à l'argile,
surtout à la rouge, un certain luisant. Noirs ou rouges, ce qui carac-
térise surtout ces vases, c'est que le décor
n'y est pas peint, mais incisé; les dessins
géométriques qui le composent n'ont pas été
tracés au pinceau; ils l'ont été à la pointe
(fig. 485).

Aujourd'hui, le creux de ces stries est
plein d'une poudre blanche qui aide ces lignes
à se détacher sur la teinte sombre du fond;
quelques-uns des savants qui se sont occupés
de la poterie cypriote ont cru que ces vases
devaient présenter ce même aspect dans l'an-

..... . .. i , i , 485. — Vase à décor incisé.

tiqmté ; mais on ne voit pas par quel procédé Cesnola> CypruS) p 408
on aurait rempli de blanc ces raies si fines;

cette poussière, qui se détache aisément sous la brosse, n'est pas autre
chose qu'un résidu qui provient du sol calcaire où ces vases ont été
si longtemps conservés.

Si nous regardons ce genre de décor comme le premier qui ait
dû être pratiqué par les potiers de File, ce n'est pas que tous les
vases où nous le rencontrons appartiennent aux débuts mêmes de cette
industrie ; la cruche que nous avons donnée comme échantillon (fig. 485)
est d'une exécution déjà savante; on n'a qu'à remarquer la rondeur
bien équilibrée de la panse, la finesse du col, la ferme attache de
l'anse ; on a dû continuer d'employer ce procédé, dans certains ateliers,
alors même que l'on était déjà sorti des tâtonnements du début. C'est

1. G. Colomxa-Ceccaldi, Monuments antiques de Chypre, p. 270. Nous empruntons ce
renseignement, ainsi que plusieurs autres observations, à une étude sur la Céramique de
Chypre, dont te brouillon, malheureusement incomplet et inachevé, s'est retrouvé dans
les papiers de l'auteur. Nous avons aussi tiré grand parti de l'appendice qui a été fourni
par le savant conservateur du Musée Britannique, M. A. S. Murray, à l'ouvrage de M. de
Cesnola. sous ce titre : On the pottery of Cyprus (pp. 393-412).
 
Annotationen