LA CERAMIQUE CYPRIOTE. 699
duits composites do l'industrie phénicienne. La tentation était trop
forte pour qu'il y résistât. Comment aurait-il pris la peine d'interpréter
la nature à ses risques et périls quand il avait ainsi à sa portée des
formes auxquelles ses prédécesseurs, gens habiles et renommés, avaient
déjà fait subir ce travail de réduction qui supprime le détail et l'ac-
cident, celle adaptation systématique qui seule élève le contour
variable de l'être vivant à la
dignité d'un motif d'orne-
ment? Ces formes étaient
connues et accréditées ; le
potier cypriote les reprodui-
sit sans les modifier, au moins
tant qu'il ne s'agit que de
plantes, de feuillages et de
fleurs. Dans son œuvre, la
décoration végétale n'a point
d'originalité; ce n'est qu'un
pastiche de celle qu'avait
créée et mise à la mode l'art
oriental.
Voici, par exemple , un
vase, très soigné, trouvé
dans une tombe à'Ormidia
(fig. 507)f. Le décor y est
mi-partie géométrique et mi-
partie végétal. Le col y est
orné de petits et de grands
. ,■ , . 507. — Vase d'Orfnidia, Hauteur, 0m,71.
losanges ainsi que de bandes Musée de New-York. •
verticales qui divisent le champ Dessin de Saint-Eime Gautier,
en panneaux; des bandes ho-
rizontales entourent l'amphore de plusieurs ceintures; mais, parmi ces
dessins, tous purement linéaires, l'ouvrier en a jeté d'autres dont le
caractère est tout différent. Sur le col, c'est la rosace assyrienne, lar-
gement ouverte comme une marguerite; sur la panse, c'est la guir-
lande de fleurs et de boutons de lotus.
Même observation h propos d'un autre vase, d'une sorte de
cratère (Tig. 508); nous en avons reproduit en couleur le motif prin-
t. Sur le cimetière voisin de ce village et sur les vases qui en ont été tirés, voir Ges-
NOLA. CypruS, p. 181, et Fr. Lkxormaxt, Gazette archéologique, 1883, p. 07.
duits composites do l'industrie phénicienne. La tentation était trop
forte pour qu'il y résistât. Comment aurait-il pris la peine d'interpréter
la nature à ses risques et périls quand il avait ainsi à sa portée des
formes auxquelles ses prédécesseurs, gens habiles et renommés, avaient
déjà fait subir ce travail de réduction qui supprime le détail et l'ac-
cident, celle adaptation systématique qui seule élève le contour
variable de l'être vivant à la
dignité d'un motif d'orne-
ment? Ces formes étaient
connues et accréditées ; le
potier cypriote les reprodui-
sit sans les modifier, au moins
tant qu'il ne s'agit que de
plantes, de feuillages et de
fleurs. Dans son œuvre, la
décoration végétale n'a point
d'originalité; ce n'est qu'un
pastiche de celle qu'avait
créée et mise à la mode l'art
oriental.
Voici, par exemple , un
vase, très soigné, trouvé
dans une tombe à'Ormidia
(fig. 507)f. Le décor y est
mi-partie géométrique et mi-
partie végétal. Le col y est
orné de petits et de grands
. ,■ , . 507. — Vase d'Orfnidia, Hauteur, 0m,71.
losanges ainsi que de bandes Musée de New-York. •
verticales qui divisent le champ Dessin de Saint-Eime Gautier,
en panneaux; des bandes ho-
rizontales entourent l'amphore de plusieurs ceintures; mais, parmi ces
dessins, tous purement linéaires, l'ouvrier en a jeté d'autres dont le
caractère est tout différent. Sur le col, c'est la rosace assyrienne, lar-
gement ouverte comme une marguerite; sur la panse, c'est la guir-
lande de fleurs et de boutons de lotus.
Même observation h propos d'un autre vase, d'une sorte de
cratère (Tig. 508); nous en avons reproduit en couleur le motif prin-
t. Sur le cimetière voisin de ce village et sur les vases qui en ont été tirés, voir Ges-
NOLA. CypruS, p. 181, et Fr. Lkxormaxt, Gazette archéologique, 1883, p. 07.