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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0744

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731

LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

tiel. On savait déjà produire des verres translucides d'une teinte très
riche, que décoraient des dessins dont la couleur tranchait sur celle du
fond. C'est ce que prouve le plus ancien vase qui porte une date, un
petit flacon que possède aujourd'hui le Musée Britannique ; il est aussi
gracieux de forme que les tons y sont heureusement choisis; on y lit
le prénom et les titres de Thoulmès III. La pâte est d'un beau bleu
turquoise sur lequel se détachent, en jaune, les hiéroglyphes, quelques
rameaux feuillus et les bordures. Sur l'anse* d'un bleu foncé, on
aperçoit des raies jaunes et blanches1.

Nous n'avons aucune raison de douter que ce vase soit de fabrique
égyptienne et qu'il appartienne au règne même du roi dont il porte le
cartouche; mais, n'était l'inscription qui le décore, on pourrait aussi
bien le croire phénicien. 11 n'y a pas de signes certains ou même
d'indices probables auxquels on puisse reconnaître les produits des
verreries phéniciennes et les distinguer de ceux des verreries de
l'Égyple ; parmi les vases de verre que nous reproduisons dans nos
planches VII, VIII et IX, il en est peut-être plusieurs qui ont été fabri-
qués dans la vallée du Nil. Si, par la place que nous leur avons
assignée dans cette histoire, nous paraissons les attribuer aux ateliers
phéniciens, si, d'autre part, nous avons différé jusqu'ici de parler avec
quelque détail des procédés et des produits de la verrerie, c'est surtout
que cette industrie a pris en Phénicie une importance extraordinaire
et qu'elle y est restée florissante jusqu'aux derniers jours de l'anti-
quité ou même, pour mieux dire, jusqu'en plein moyen âge et jusqu'à
noire temps.

Plusieurs écrivains anciens font allusion aux verreries partout éla-

1. Froehner, la Verrerie antique, description de la collection Charvet (Le Pecq, iS79,
in-folio, 139 pages, 34 planches). Nous avons beaucoup appris dans cet ouvrage, que nous
aurons plus d'une occasion de citer. Nous ne devons pas moins à la conversation de
M. Gréau. La collection de verres antiques qu'il possède est certainement la plus riche
qu'il y ait en Europe, depuis que la collection Charvet est partie pour l'Amérique. Cet
amateur distingué nous a fait profiter de sa longue expérience et des recherches qu'il a
faites, avec le concours d'hommes spéciaux, sur la composition de ces verres; il nous a,
de plus, permis de puiser librement dans son riche cabinet, et de choisir, parmi les pièces
les plus précieuses de sa collection, celles qui composent nos planches VII, VIII et IX.
C'est chez lui et sous ses yeux qu'ont été exécutées les aquarelles de M. Saint-Elme
Gautier, qui ont été si bien transportées sur cuivre ou sur pierre par MM. Sulpis et Dam-
bourgez. Nous ne citerons guère que pour mémoire l'ouvrage de Deville, Histoire de la
verrerie clans l'antiquité, 1873, in-4°. Morel. L'auteur y étudie surtout des verres de l'époque
romaine, et les planches, d'une exécution très médiocre, ne donnent pas du tout l'idée
des originaux. On trouvera au contraire beaucoup à prendre dans la critique que Cari
Friedrich a faite de l'ouvrage de Froidmer (Iahrbuecher des Vereins fur Altertfmmsfreunden
im Rheinlande, Heft, LXXIV, Bonn, 1882, p. 164-180).
 
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